Le titre n’a aucune connotation avec le film réalisé par Jean Cocteau en 1946, avec pour acteurs l’immense Jean Marais et la belle Josette Day. Encore moins avec la version Disney ou encore d’autres réalisations plus récentes.
Indéniablement, depuis la démission de Joe Biden et son remplacement par la vice-présidente Kamala Harris, la campagne présidentielle US reprend du souffle et s’engage dans une voie dynamique qui devrait nous réserver bien des surprises dans les jours et semaines à venir.
Le moins que l’on puisse dire est que Donald Trump semble désarçonné et donne des signes de faiblesse qui ne trompent pas.
Comme sa dernière conférence de presse, ses sorties sur le terrain ne présagent rien de bon pour notre bonimenteur. Dans cette interview, censée relancer sa campagne, l’ex-président semble avoir débité près de trois mensonges par minutes pendant l’heure qu’a duré l’entretien.
Décompte effectué par la radio publique américaine NPR, laquelle a mis deux jours pour vérifier et dénoncer le nombre invraisemblable de fake news sorties par Donald Trump, jeudi dernier.
En examinant la transcription de la conférence de presse, l’équipe de la NPR a dénombré « 162 inexactitudes, exagérations et mensonges purs et simples en 64 minutes ». Dans un article publié dimanche dernier, la radio qualifie ce chiffre de « stupéfiant » et de « problématique » pour « une personne qui se présente à la tête du monde libre ».
Les mensonges déjantés de Donald Trump reflètent un désarroi réel devant la montée en flèche de Kamala Harris, mais ils visent aussi à préparer le terrain pour une contestation des résultats de l’élection.
Trump débite les fake News avec la virtuosité d’un athlète olympique. Sur l’inflation, la criminalité ou l’immigration, par exemple, ses déclarations sont tellement déconnectées de la réalité qu’elles ferment la porte à tout débat rationnel.
La seule question qui mérite d’être posée est « Donald Trump s’imposera-t-il des limites lors de ses prochaines sorties ? » Rien n’est moins sûr quand on se rappelle que n’ayant pas accepté sa défaite en 2020, il s’était mis dans la peau d’un putschiste, prêt à remettre en cause des siècles d’acquis démocratiques !
Quel que soit le résultat de cette élection, l’Amérique est à la croisée des chemins. Souhaitons néanmoins que nos cousins d’outre atlantique nous réserverons la surprise d’un sursaut populaire suffisamment puissant pour balayer les « Trump News » et fermer une fois pour toute la parenthèse désenchantée.
Kacem Madani