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Kameleddine Fekhar n’est plus : les assassins de l’ordre l’ont tué !

TRIBUNE

Kameleddine Fekhar n’est plus : les assassins de l’ordre l’ont tué !

Parlons peu, mais parlons vrai ! De ces crimes gratuits, y’en a plus qu’assez ! Osons relever et dire stop à l’insensé !

Fekhar est mort parce que le clan des colons d’Oujda adhère à la suprématie de la Oumma.
Fekhar est mort parce que pour entraver tout autre choix, on décrète «Islam religion d’État».
Fekhar est mort parce que juges et substituts raisonnent en versets et appliquent la Charia.
Fekhar est mort parce qu’on a fait d’un frivole Bac Islamique la clef du meilleur emploi.

Fekhar est mort parce que nos magistrats ingurgitent plus de sourates que de lois.
Fekhar est mort parce que l’accès au Barreau est soumis à des règles de mauvaise foi. (Souvenons-nous de cette étudiante recalée au concours d’avocat, il y a quelques années de cela, parce qu’incapable de réciter la sourate El-Fatiha).
Fekhar est mort parce qu’on a laissé l’extrémisme religieux gangrener la dynamique du Droit.

Fekhar est mort parce qu’on refuse à chaque Mozabite, à chaque Kabyle, à chaque Chaoui de se sentir Algérien s’il n’assume pas, en priorité, sa fierté de citoyen arabisé par l’islam ou, ce qui revient au même, islamisé par El-3issaba.
Fekhar est mort parce que les ethnies d’Algérie subissent l’hégémonie stérile d’une idéologie fondée sur la vindicte de ceux qui ne répondent pas aux critères des adeptes de la fitna.
Fekhar est mort, occis par ceux qui s’obstinent à priver le citoyen du simple droit au choix.

Fekhar est mort, tué par ceux qui ont créé Dieu à leur image d’inassouvis malfrats.
Fekhar est mort parce qu’on a fait d’un mensonge grotesque une raison d’État.
Fekhar est mort, assassiné par l’inconscience au service d’un système hors-la-loi.
Fekhar est mort parce qu’en Mozabite libre, il récusait la peur et l’effroi, érigés en mode Hogra.

Pour que la Justice recouvre la noblesse et la force de sa mission, et, de ce fait, espérer bannir la corruption, il est urgent d’assainir juges, substituts et avocats, en greffant à cette logique de Fatwa, un entendement universel basé sur le Droit !

C’est à cette condition, et à elle seule, que nous pourrons témoigner que Fekhar n’est pas mort pour que vive la 3issaba de Bouteflika. Quelle autre clause, quel autre hommage, seraient à la hauteur de ces ultimes semaines de châtiment et de coma ?

Exiger, vendredi après vendredi, yetnahaw ga3, c’est bien ! C’est même très bien ! Oser couper ce cordon ombilical mystique qui nous ligote de force aux sornettes d’Arabie (dont le système, use et abuse, depuis Ben-Bella, à travers une Jurisprudence artificielle acquise à la cause de Satan le ressuscité par la Casa-d’El-Mouradia), cela serait mieux, beaucoup mieux ! Et, trêve de bla-bla !

En martyr d’une Justice indûment divine,

Reposez en paix, Docteur Kameleddine !

 

Auteur
Kacem Madani

 




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