La détenue d’opinion et vice-présidente du congrès mondial amazigh, Kamira Naït Sid, a entamé une grève de la faim illimitée depuis six jours pour protester contre son incarcération arbitraire.
Kamira Naït Sid croupit depuis 2021 dans la prison de Koléa, dans la wilaya de Tipaza. Elle a été condamnée début juillet à trois ans de prison, soit deux ans de moins que la peine initiale prononcée par le tribunal de première instance. La militante amazighe Kamira Nait Sid a été enlevée le 24 août 2021, chez elle à Draa-Ben-Khedda par les forces de sécurité et détenue dans un lieu inconnu. Militante de la cause amazighe, Kamira paye lourd son engagement et son refus de tout compromis ou renoncement à sa cause. De santé fragile, Kamira Naït Sid risque sa vie avec cette ultime action de protestation à partir de la cellule de prison.
Chams Eldine Brahim Laalami mène lui aussi une grève de la faim depuis la prison Boussouf à Constantine. Ce jeune protestataire est très affaibli et il arrive difficilement à parler, en raison de la grève de la faim qu’il a entamé le 3 août 2023, le jour de sa condamnation en première instance à 8 ans de prison ferme, informe le comité national pour la libération des détenus d’opinion. Brahim Laalami a réaffirmé sa détermination de poursuivre son action pour dénoncer les accusations fantaisistes dont il a fait l’objet.
L’ancien président de la JSK, Cherif Mellal est en grève de la faim depuis le 31 août dernier, a annoncé sa famille. Le courageux Cherif Mellal ne voit plus d’autre issue à son emprisonnement. Il voit dans la grève de la faim l’ultime moyen de faire cesser l’acharnement judiciaire des autorités contre sa personne.
Le journaliste Mustapha Benjamaa a déclaré lui aussi son intention d’entamer une grève de la faim pour protester contre l’arbitraire qui s’est abattu sur lui. Sa maman a annoncé également sa volonté d’entamer une grève de la faim en soutien à son fils, s’il maintient sa décision de se lancer dans cette action.
Mohamed Djalout, dit Moh Miliani est rentré en grève de la faim depuis aujourd’hui, 5 septembre, pour protester contre son incarcération.
Près de 300 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Le régime a décidé la fermeture de tous les espaces d’expression du pays. Il a imposé une pression insoutenable sur la société en multipliant les interpellations pour la moindre expression. Les réseaux sociaux sont surveillés et les médias sont vassalisés, devenant de fait de sérieux concurrent à l’inamovible El Moudjahid.
Si dans les prisons, des détenus jettent leurs dernières forces contre la machine judiciaire, à l’extérieur, les Algériens ne sont pas plus libres. Certains parlent d’une pays-prison à ciel ouvert. L’ambiance est au désespoir, voire à une sourde colère.
Yacine K.