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Kamira Naït Sid et Bouaziz Aït Chebib devant les juges en juillet

Kamira Naït Sid

Deux procès en appel sont programmés pour le 4 et le 09 juillet, devant la chambre criminelle près de la cour d’Alger. Ceux de Kamira Naït Sid et Bouaziz Aït Chebib ainsi qu’un certain nombre de détenus d’opinion qui croupissent en prison. 

Le premier concerne les détenus d’opinion, Kamira Nait Sid, Slimane Bouhafes et Bouaziz Ait Chebib.  Kamira Nait Sid a été condamnée en première instance à 05 ans de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende. Quant à Ait Chebib et Bouhafes, à 3 ans prison ferme et 100 000 dinars d’amende chacun.

Le deuxième concerne Kamira Nait Sid, Bouaziz Ait Chebib, Lounes Hamzi, Ahmed Saïd Farid et Smaïl Amendes.

Ils ont été condamnés en première instance par le tribunal criminel de Dar El Beida, Alger :

Ferhat Mehenni condamné à la perpétuité, Ferhouh Hanafi : perpétuité, Merzoug Abderrahmane : perpétuité, Kadi Slimane : perpétuité, Lourghioui Yughurta : perpétuité décédé, Nait Sid Kamira : 02 ans de prison ferme et 50 000 dinars d’amende, Hamzi Lounis : 05 ans de prison ferme, Ait Chebib Bouaziz : 06 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende, Ahmed Saïd Farid : 03 ans de prison ferme et une amende de 50 000 dinars avec mandat de dépôt à l’audience. Et Amendes Smail : acquitté, mais il reste en détention. Le mandat de dépôt concerne une autre affaire. Des condamnations glaçantes qui donnent un petit aperçu sur l’étendu de l’injustice qui ronge le pays.

Ces terribles condamnations contre des militants pacifiques dénotent d’une justice vindicative contre le courant politique et l’identité que défendent ces militants. La plupart des condamnés revendiquent l’identité amazighe avec conviction et ont mis sur la scène nationale depuis plus de deux décennies la question de l’organisation de l’Etat, en proposant une décentralisation de la décision politique. Voire une autonomie régionale pour permettre aux Algériens de gérer les affaires publiques localement. Il est manifeste que ce projet ne convient pas aux tenants de l’unité de la pensée, comme Abdelmadjid Tebboune et ses mentors. Biberonné à l’idéologie du parti unique des années 1970, le locataire d’El Mouradia a fait de la lutte contre ce courant politique sa raison d’être.

Au-delà, près de 300 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir. Ces chiffres et cette mise en coupes réglées des libertés sera à mettre à son crédit.

A l’occasion de ce procès qui coïncide avec la fête de l’indépendance, faut-il espérer quelque sursaut de justice ? L’arbitraire et la politique répressive ravagent la société algérienne. N’est-il pas temps de remettre les pendules à zéro et de réunir les Algériens autour de questions essentielles pour redonner quelque espoir à ces générations qui ne pensent plus qu’à quitter le pays ?

Sofiane Ayache

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