Le juge d’instruction du tribunal de Koléa a ordonné de renforcer le contrôle judiciaire de l’opposant politique Karim Tabbou, tout en l’enjoignant de cesser de s’exprimer dans les médias et les réseaux sociaux ou d’exercer une activité politique, selon le communiqué rendu public par ses avocats.
Ces dernier ont déclaré que leur client avait été libéré et qu’aucun mandat de détention n’avait été émis contre lui comme cela avait été publié initialement.
Ayant été la première à être informée de l’interpellation de son mari, son épouse a relayé l’information auprès de ses avocats sans faire de distinction entre rétention et détention, ce qui a semé la confusion, explique le communiqué de la défense de Karim Tabbou.
Revenant sur les péripéties de cette affaire, la défense, assure qu’après s’être rendue à la caserne de la Sûreté intérieure, en exécution des mesures de contrôle judiciaire qui lui ont été imposées, Karim Tabbou a été informé qu’en exécution d’un mandat délivré par le juge d’instruction, il serait conduit devant le juge d’instruction du tribunal de Kolea.
Ce qui fût fait. C’est alors que dernier lui a demandé de signer une déclaration au terme de laquelle il doit s’engager à ne participer à aucune activité politique ou une émission de télévision.
Mesures que le concerné a catégoriquement rejetée, en raison, considère-t-il, du caractère restrictif de ces mesures qui violent ses libertés et ses droits.
Par la suite, la défense a indiqué que le juge d’instruction a informé Tabou qu’il avait ordonné de modifier les mesures de contrôle judiciaire en les renforçant par 4 interdictions : interdiction de publier ou d’écrire par tous moyens, y compris sur les réseaux sociaux, interdiction de quitter le territoire de juridiction du tribunal de Kolea, et de participer à tout programme télévisé ou d’organiser une conférence de presse, ou d’entreprendre toute action politique.
Le communiqué souligne que Tabbou a refusé de signer cet ordre.
Dans sa réaction, le collectif de défense a indiqué qu’il considère cette mesure comme une atteinte flagrante et une violation grave des droits et libertés du citoyen, y compris le droit à la défense, qui n’a pas été respecté, d’autant plus que « nous avons été prévenus par SMS le 18 août que l’audience de notre client a eu lieu le 20 août, mais nous avons été surpris lorsqu’il a été emmené un jour avant la date indiquée dans la notification, pour être retenu pendant presque une journée entière.»
Pour rappel, Karim Tabbou est sous contrôle judiciaire depuis plusieurs mois, après des déclarations qu’il a faites dans une émission sur la chaîne Al Magharebia à laquelle participait l’ancien président tunisien Moncef Marzouki. Malgré ce harcèlement continu, les menaces, la prison, Karim Tabbou n’a pas cesse de publier ses opinions sur sa page Facebook et de s’exprimer.
La rédaction