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Kedym : « J’aime la langue tamazight et je ne peux pas renier mes origines »

RENCONTRE avec un jeune talent

Kedym : « J’aime la langue tamazight et je ne peux pas renier mes origines »

Il n’avait que six ans lorsqu’il a débarqué à Marseille avec ses parents, mais il a toujours gardé un lien fort avec son identité Amazighe. Lui, c’est Karim Kedym, fils du célèbre chanteur kabyle, Hamidouche. Avec son frère Kooseyl, ils ont repris le flambeau de leur père. Kedym, nourrit du suc de la poésie kabyle, voue un amour viscéral pour la musique. Sa devise : la persévérance et la modestie, exactement comme son défunt père !

Le Matin d’Algérie : Vous êtes le fils du célèbre chanteur kabyle, Hamidouche. Apparemment vous voulez continuer le parcours artistique de votre père ?

Kedym : On est deux frères à reprendre le flambeau moi Kedym en kabyle et Kooseyl en français. Ce n’est pas par choix mais plutôt, c’est dans le sang, c’est en moi. Quand j’étais dans l’armée française au 19eme régiment du Génie j’emmenais la mandole de mon père avec moi dans tous mes déplacements en Nouvelle Calédonie, sur l’île de la Réunion et même Djibouti. J’aime chanter et j’aime partager ma passion avec les gens de toute origine. La musique c’est tout d’abord un partage. Je ne peux pas me l’enlever ni renier cette passion. Je pense que je chanterai jusqu’à ma mort comme Charles Aznavour. Je chanterai sur ma vie, la société et tout ce qui se passe dans ce monde. Et j’aime surtout apporter de la joie autour de moi que les gens qui m’écoutent ressentent mes messages à travers ma musique.

Le Matin d’Algérie : Vous composez des belles chansons, pourquoi vous n’enregistrez pas un album?

Kedym : Je travaille avec une équipe qui m’a suggéré de faire un titre et de lui faire un clip et de l’envoyer sur YouTube et les plateformes de téléchargement pour se faire une place d’abord sur le monde de l’internet. Donc j’ai opté pour une stratégie web. Par la suite, pourquoi ne pas sortir un album. C’est juste une question de stratégie.

Le Matin d’Algérie : Vous avez grandi et vécu en France, mais vous chantez parfaitement en kabyle, ce qui est rare de nos jours pour les enfants d’émigrés. C’est quoi le secret de votre attachement à votre langue maternelle ?

Kedym : C’est tout d’abord l’amour de la langue amazighe, je l’adore parce que je suis né avec et c’est ma langue natale, et c’est grâce à Yema, elle nous parle toujours en kabyle mais aussi on retourne chaque année en Algérie. On ne peut pas renier nos origines. J’ai un énorme attachement à cette langue et j’aimerais qu’elle soit enseignée dans le nord de l’Afrique. Quand on sait d’où l’on vient on sait où l’on va.

Le Matin d’Algérie : Votre père était aussi un chanteur engagé, notamment contre l’intégrisme islamiste. Vous comptez poursuivre aussi ce combat ?

Kedym : Avant moi et même avant mon père la chanson engagée d’expression kabyle a toujours existé. De ce fait, je préfère me focaliser sur autre chose que ces bêtises qui existeront après moi et qui je pense avec le temps deviendront une banalité comme la mythologie grecque. Il faut se concentrer sur ce qui peut nous rassembler, nous rendre heureux dans l’humanité.

Le Matin d’Algérie : Il semble que la musique et la chanson soient une histoire de famille chez la famille Khedim, puisque vous, votre frère chante aussi?

La musique coule dans nos veines. Mon frère Kooseyl c’est avec lui que je compose toute mes musiques avec qui on échange nos idées sur l’avenir de la musique kabyle rap reggae. On travaille ensemble et ça sera toujours ainsi on s’entraide, on produit tout de A a Z, musique et clip. Mon frangin chante et fait rap en français et connais très bien la langue kabyle.

Le Matin d’Algérie : Des projets pour l’avenir ?

Kedym : Des concerts et pourquoi ne pas faire du cinéma c’est un autre rêve.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot…

Kedym : Ils ont essayé de nous enterrer, ils ne savaient pas que nous étions des graines.

Auteur
Propos recueillis par Abdenour Igoudjil

 




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