Révélée en 2018 par le film Shéhérazade, dans lequel elle incarnait une adolescente livrée à elle-même dans les rues de Marseille, l’actrice franco-algérienne Kenza Fortas est aujourd’hui frappée par une tragédie personnelle. Son compagnon, père de son enfant, a été tué par balles dans la nuit de lundi à mardi dans les quartiers nord de Marseille.
Originaire de la cité de la Castellane, le jeune homme, âgé de 24 ans, devait fêter ses 25 ans en fin d’année. Selon le site Ici Marseille, il était connu des services de police pour des faits qualifiés de mineurs : recel, infractions au code de la route et usage de stupéfiants. À ce stade, aucun lien formel n’a été établi avec les réseaux de trafic, mais cette nouvelle fusillade s’ajoute à la longue série de règlements de comptes qui endeuillent la ville depuis plusieurs mois.
Sur son compte Instagram, Kenza Fortas a publié un message bref mais bouleversant : « Ils ont fait de mon bébé un orphelin. »
Un cri de douleur, qui résonne comme un écho glaçant à son rôle dans Shéhérazade, où elle donnait corps à une jeunesse marseillaise en rupture, livrée à la débrouille et à la violence.
Depuis le début de l’année, Marseille est de nouveau secouée par une vague d’homicides liés aux guerres de territoires entre trafiquants. Derrière les chiffres, ce sont des drames humains qui se répètent, souvent dans l’indifférence.
La mort du compagnon de Kenza Fortas rappelle brutalement que les balles perdues de la guerre de la drogue ne font pas que des victimes anonymes. Elles frappent aussi des familles, des artistes, des enfants — et laissent, comme dans ce cas, un orphelin avant même qu’il n’ait pu comprendre le monde.
Djamal Guettala