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Khaled Drareni condamné : le procès de la honte

COMMENTAIRE

Khaled Drareni condamné : le procès de la honte

La justice aux ordres des séides de l’heure s’est tristement illustrée encore une fois avec une condamnation des plus iniques. Celle du jeune journaliste Khaled Drareni.

Une farce de mauvais goût dont les Algériens rongés par la crise sociale et sanitaire n’en ont pas besoin. Un simulacre de justice dont seules les républiques démocratiques et populaires sont capables ! Trois ans de prison ! Ce n’est pas une condamnation mais une exécution, comme l’a souligné si justement le journaliste et éditeur Arezki Aït Larbi.

L’heure est plus que jamais grave. Il ne reste pour les derniers journalistes jaloux de leur métier qu’à abdiquer devant les rodomontades du système en place ou refuser l’innommable arbitraire imposé aux Algériens.

Raconter la colère du peuple, se faire leur porte-voix et faire son métier de journaliste n’est pas un délit sous les gouvernements normalement établis, c’est même un puissant signe de crédibilité.  Manifestement chez nous, il en est autrement.  Écrire sur la révolte populaire c’est froisser l’orgueil du président et le système qui le porte. 

Ali Yahia Abdenour écrivait que “la société coloniale était injuste et inégalitaire, l’Algérie indépendante l’est aussi, elle a vécu et vit dans la répression administrative, policière et judiciaire. A la justice aveugle du colonialisme, renforcée durant la guerre de libération nationale, le système politique algérien lui a substitué une autre justice aveugle” (*).

Il y a une évidence sous Tebboune, comme sous Bouteflika : dans le métier et au-delà, il y a ceux qui doivent désormais  choisir de renoncer à l’honneur et emprunter avec cynisme la voie du déshonneur et tous les autres, ceux qui cultivent l’impénitent espoir d’une Algérie meilleure. Celui de ces millions d’Algériennes et d’Algériens qui ont manifesté pendant des mois pour forcer le destin. En vain, pour l’heure.

Nul besoin d’être un clerc pour comprendre qu’on assiste à la vassalisation de la presse et donc de la société. A couler dans la fange et la honte  les derniers îlots d’espoir de changement dans ce pays.

Après avoir fait de l’institution judiciaire un instrument de répression des plus féroces, le système s’attaque aux segments sains de la société pour les réduire au silence. En l’espèce, la clique aux affaires est en train d’enfoncer les dernières digues qui ont résisté au règne prédateur des Bouteflika.

L’inique condamnation du journaliste Khaled Drareni sous d’invraisemblables accusations confirme les desseins profondément autoritaires des hommes au pouvoir.

H. A.

(*) “Notre ami Bouteflika, de l’Etat rêvé à l’Etat scélérat”, éditions Riveneuve.

 

Auteur
Hamid Arab

 




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