Vendredi 9 août 2019
Khaled Nezzar contre Gaïd Salah : chicanes de coqs ou combats de gladiateurs ?
Tôt ou tard, le tsunami de la vox populi l’emportera sur les généraux ! Même si nous nous impatientons tous de percevoir quelque lueur de changement et d’espoir à l’horizon, ce n’est qu’une question de temps !
Mais il est vrai que ça commence à faire long, trop long ! D’autant qu’aucun signe d’apaisement en haut lieu ne semble se profiler, les discours de Gaïd Salah étant réglés sur la même cadence que celle d’il y a 6 mois, déroulés suivant une bande-son usée dans ses moindres intonations.
Même si, bien souvent, on se surprend à essayer de prendre de la distance et analyser au second degré les militaires et leurs invisibles gesticulations d’illuminés, eux qui se déchargent, en toute légèreté, sur les épaules d’un octogénaire dépassé par les évènements et le niveau supérieur de la société, ce n’est pas toujours facile de réfréner ses colères face à tant de perte de temps et d’incompréhension.
Faut-il des années de plus de refus à la dictature pour que ces hauts gradés reconnaissent enfin le total déphasage entre ce peuple enfin libéré de 57 ans d’enchaînement intellectuel et leurs petits grades de caporaux de l’extérieur ?
Face à des millions de citoyens lucides qui se réapproprient leur Histoire et leur liberté via des canaux de transmission modernes, comme Facebook et YouTube, les généraux nommés par Bouteflika continuent de manipuler l’ENTV, surnommée la Zéro par la vox populi, ainsi qu’El Moudjahid et la radio, comme du temps de Boumediene et cap Sigli. Ne parlons pas de ces juges soumis aux injonctions d’un général entêté, ces hommes de loi formatés pour obéir à des lois édictées d’en haut, au lieu de juger en toute conscience avec distance, vigueur et force de la Loi.
Lors de la grandiose marche du 8 mars 2019, pendant laquelle la femme algérienne s’était distinguée de charme tranquille, de lucidité volubile, de sourire juvénile (même les grands-mères étaient radieuses de jeunesse physique et intellectuelle, ce jour-là), un ami de Bab-Ezzouar qui avait participé au mouvement, noyé dans une foule compacte, m’avait fait part de son enchantement en ces termes : – pendant la marche, j’ai enfin vu des gens qui me ressemblaient ! En observant ces hommes et ces femmes éclatants de Vie, je me disais « mais finalement je ne suis pas seul ! mais où étaient-ils avant tous ces gens qui sont comme moi » ?
Les colons de 1962 ont tout fait pour nous plonger dans des cases, nous isolant les uns des autres. Divisant les frères, les cousins proches ou lointains. Et pour cela, le pouvoir a toujours joué la carte de la Kabylie pour nous fractionner, mais force est de constater (savourons ce plaisir !) que ça ne prend plus !
Bien sûr, ces généraux utiliseront le peu d’énergie et de ruse qui leurs restent pour survivre à ce tsunami culturel qui reprend ses droits au pays, mais une chose est sûre, toutes leurs combines se fracasseront contre l’ADN millénaire enfin revendiqué par chaque parcelle du terroir. Je n’en veux pour preuve que cette vidéo d’un jeune chaoui (*), fier de se démarquer des messages distillés par des politiques soumis à la cause d’Arabie. Cette cause qui empoisonne les peuples Amazighs, et à laquelle des Ali Benflis et des Gaïd Salah sont soumis, à aveuglément.
Tous ceux qui se veulent fiers d’avoir été arabisés par le message qui rend fou seraient bien avisés de prêter attention à ce jeune Chaoui pour comprendre la rupture abyssale qui les séparent de ces racines qui rejettent l’imposture génétique du plus profond de chaque souche paisible et chantonnant d’authenticité.
Même si à ce stade, on ne sait pas trop qui de l’intelligence ou de la force l’emportera, une chose est sûre, rien ne sera jamais plus comme avant, au pays des 57 années de Hogra servies sur un tapis factice d’arabité et d’islamité !
Comment oser ne pas y croire quand Alger scande un slogan qui en dit long : «Li y’ehab el’3askar, irouh elmassar » (que celui qui vénère les militaires aille vivre en Egypte) ? Un slogan qui sied bien à ces fans du général des armées, et qui viennent nous la raconter par moult envolées, croyant sans doute nous amadouer et accepter un garde-à-vous de soumission que nous refusons depuis 57 ans.
À quoi cela servirait d’invoquer des noms ? Il n’y a qu’à faire défiler les articles du Matin d’Algérie pour les repérer ! L’Histoire avance malgré tout ! Les générations de demain sauront reconnaitre et filtrer ceux qui leur veulent un avenir meilleur, éloigné des bottes soldatesques, de ceux qui aspirent à faire de ces mêmes bottines le paradis du futur.
Les généraux nommés par Bouteflika et les habituels affidés à la loi du plus fort ont intérêt à se mettre à l’évidence que quelques vagues de dictature importées d’Arabie ne sauraient noyer un océan d’authentique culture d’Algérie. Surtout quand celle-ci porte en elle moult empreintes de ces millénaires d’Histoire que nos 48 wilayas partagent et revendiquent à l’unisson !
Vous avez beau résister, le tsunami culturel et l’intelligence du terroir finiront par vous emporter ! C’est juste une question de temps !
Reste à espérer que ces généraux des armés arrogants soient tous rattrapé par leurs inepties sur Terre avant de rejoindre Mahomet et brûler en enfer !
Savourons néanmoins ces altercations qui opposent nos hauts gradés des armées. S’agit-il de simples becquetages de coq ou bien de combats entre gladiateurs farouches, robustes, et déterminés à combattre jusqu’à la mort ? Nous le saurons bientôt !
À cet égard, j’avoue brûler d’impatience de découvrir les envolées de la vidéo promise par Khaled Nezzar pour en rajouter une couche sur celui qu’il ose traiter de cervelle de pois-chiche ! Wouah, c’est du lourd, du véritable vocabulaire supérieur, ces politesses entre nos majors meilleurs !
K.M.