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Khaled Nezzar règle ses comptes et dément tout contact avec le pouvoir

Dans une déclaration rendu publique par le site de son fils, le général-major à la retraite, Khaled Nezzar, actuellement réfugié à l’étranger, dément tout contact avec les hommes qui dirigent le pays et salue l’opération d' »assainissement » au sein de l’ANP.

« Il m’importe de signaler qu’aucune discussion n’est en cours avec les autorités du pays, ni civiles ni militaires. Depuis mon exil en juin 2019, je n’ai jamais eu à discuter avec elles et je n’ai jamais exigé le départ de quiconque », précise Nezzar dans sa longue déclaration.

Dans le même support, il prévient que « notre pays a subi, et subit encore, une infoguerre qui précède un agenda militaire régional. Une infoguerre qui a été enclenchée à une époque où certaines personnes du haut commandement militaire œuvraient à la réalisation d’un agenda politique loin de servir les intérêts de la nation ».

Condamné par la justice militaire à 20 ans de réclusion, Khaled Nezzar profite de l’occasion pour revenir sur le déroulement des événements qu’a connus l’Algérie depuis le déclenchement du mouvement de dissidence populaire. Il évoque « un vaste plan de déstabilisateur ».

Ainsi, il ajoute qu' »en 2019, tous les symboles de résistance devaient être muselés pour la réussite d’un vaste plan déstabilisateur qui devait parachever ce qui a été entrepris dans les années 1990 en quatre étapes : Tous unis contre le clan présidentiel : c’était l’objectif du 22 février 2019 et le slogan «Pas de 5e mandat !» s’est répandu.

Par la suite, après le 2 avril 2019 – démission du président Bouteflika –, le tour était venu de casser tous les symboles de résistance. C’est ainsi que les anciens dirigeants et symboles de l’ANP et de l’ALN – Mohamed Mediene dit Toufik, les dirigeants de l’ancien DRS, Hocine Benhadid, les moudjahidine Lakhdar Bouregâa, Djamila Bouhired, etc. – ont été salis et leur passé révolutionnaire remis en doute. »

Sans citer nommément les auteurs de ce « plan déstabilisateur », Khaled Nezzar estime que « l’étape la plus difficile est celle qui est en cours et qui vise l’ANP avec le slogan «Madania machi ‘âskaria» ([Etat] civil et non militaire). Car si l’ANP tombe ou est déstabilisée, c’est l’Etat qui s’en trouvera anéanti. Si l’ANP tombe, les problèmes de la région déborderont sur l’Algérie. C’est l’objectif d’une guerre Proxy (par procuration). » Et de tresser des lauriers à l’ANP avant de livrer son sentiment tout en louant l’état-major qui dirige l’armée : « Heureusement, aujourd’hui, l’ANP est entre de bonnes mains. Le fait que les autorités militaires et politiques travaillent ensemble pour maintenir sa cohésion en est un signe. C’est le plus important ».

Visé par un mandat de recherche international, Nezzar ajoute dans la foulée de cette déclaration qui peut sous-entendre un appel du pied au régime : « Les actions d’assainissement qui sont en cours gênent des forces extraconstitutionnelles résiduelles. Ces groupuscules essayent d’entraver l’action du Président et du chef d’état-major de l’ANP en alimentant la confusion et en essayant de tromper l’opinion publique. »

Enfin revenant sur les charges que la justice retient contre sa personne et son fils, il déclare : « L’affaire dont mon fils et moi-même faisons l’objet est politique. Elle a été enclenchée sur ordre par l’ancienne équipe au pouvoir, dans un but de pure revanche et dans le cadre d’un agenda politique. Maintenant, cela se sait. Cette affaire ne pourra être résolue que par un acte politique seul à même de réparer cette injustice qui a poussé à l’exil, au-delà de ma personne, nombre de citoyens et cadres de la nation dont l’Algérie a grandement besoin aujourd’hui. »

Yacine K.
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