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Koukou éditions contre la Commission de censure : verdict de la Chambre d’accusation

Arezki Aït Larbi

Arezki Aït Larbi, fondateur et gérant de Koukou éditions

La Chambre d’accusation de la Cour d’Alger vient de rendre son verdict dans l’affaire opposant Koukou Editions à la Commission de censure du ministère de la Culture.

En réponse à l’appel interjeté par Koukou Editions, demanderesse civile, la Chambre d’accusation a infirmé l’ordonnance de refus du juge d’instruction, et ordonné l’ouverture de l’instruction de la plainte déposée contre le président de la Commission de censure, et le commissaire du SILA.

Cette plainte pour « attentat contre les libertés et usurpation de fonction » fait suite à l’exclusion arbitraire de Koukou Editions du SILA (2023 et 2024). Par une décision datée du 25 septembre 2024, le magistrat avait refusé d’instruire l’affaire au motif qu’elle relèverait du tribunal administratif et non de la juridiction pénale.

La Chambre d’accusation a mesuré la gravité des faits reprochés aux deux fonctionnaires : interdire des dizaines d’auteurs algériens (professeurs d’université, écrivains, avocats, journalistes, moudjahidine…) parmi les plus respectables, et autoriser en même temps les ouvrages d’Hitler et de Mussolini de sinistre mémoire, et d’Eric Zemmour, condamné par la justice française pour « incitation à la haine raciale ». Face à cette forfaiture, la justice pénale algérienne ne peut rester indifférente.

Pour Koukou Editions, la décision de la Chambre d’accusation de la Cour d’Alger est un pas vers la primauté du droit sur l’arbitraire. Nous osons espérer que la procédure judiciaire suivra son cours légal jusqu’au procès.

Arezki Aït Larbi, directeur de Koukou Editions.

Alger, le 28 janvier 2025.

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