Site icon Le Matin d'Algérie

Kouss-Kouss 2025 à Marseille : le pois chiche en vedette, le couscous en héritage partagé

Kouss-kouss à Marseille

Les chevilles ouvrières de Kouss-kouss à Marseille

À Marseille, la fin de l’été rime désormais avec couscous. Du 22 août au 7 septembre 2025, la cité phocéenne accueille la 8ᵉ édition du festival Kouss-Kouss, organisé par I.C.I – Les Grandes Tables et Marseille Centre, en partenariat avec la Ville et l’Office du Tourisme.

Chaque année, un ingrédient phare des cuisines méditerranéennes est mis en lumière. Après le piment, les poissons bleus ou les graines, place au pois chiche, ce petit grain modeste mais universel, pilier du couscous et mémoire vivante des rives sud et nord.

Le pois chiche, un symbole méditerranéen

Présent dans les recettes de tout le bassin méditerranéen – du houmous levantin au lablabi tunisien, de la chorba algérienne aux falafels orientaux – le pois chiche est bien plus qu’un aliment. C’est un lien culturel et social, un marqueur des migrations, des transmissions familiales et des rituels populaires. Cuit entier ou réduit en farine, il traverse les frontières et incarne une cuisine du partage.

Marseille, ville couscous

Durant 17 jours, plus de 200 adresses marseillaises se mobilisent : restaurants emblématiques, tables émergentes, cantines solidaires, commerces de bouche, associations de quartier, lieux culturels et marchés. Tous célèbrent ce patrimoine commun en proposant des repas, des banquets collectifs, des créations culinaires et des moments festifs.

Plus de 20 cheffes et chefs sont invités en résidence : de Tunis à Beyrouth, d’Izmir à Alexandrie, en passant par Paris, Constantine et Marseille. Parmi eux, Melek Zertal (Constantine), Maha Boukraa et Marwa Ghedir (Tunis), ou encore Andrée Zana Murat, grande spécialiste du couscous, installée à Paris.

Le Fémina et Mustapha Kachetel : Noailles au cœur

Impossible d’évoquer Kouss-Kouss sans parler de Mustapha Kachetel, patron du mythique restaurant Le Fémina, situé dans le quartier de Noailles. Originaire d’Algérie, il est devenu une figure de la gastronomie populaire marseillaise. Son couscous, précis et généreux, attire depuis des décennies ouvriers, familles, artistes et voyageurs.

Pour Kachetel, cuisiner le couscous n’est pas seulement un métier, mais une manière de perpétuer une mémoire diasporique. Entre Marseille et l’Algérie, sa table est un espace de lien, où le pois chiche devient grain de transmission. À travers lui, le festival rend hommage à toute une génération d’exilés qui ont su faire de leur cuisine un acte de dignité et de partage.

Une programmation festive et solidaire

Au programme : repas collectifs, concerts et projections dans les quartiers dès 19h du 22 au 29 août. Le 30 août, la Place Villeneuve-Bargemon accueillera les concerts de Moussu T e lei Jovents et de Les Héritières.

Les 5 et 6 septembre, deux soirées Cuzcuz Brésil auront lieu sur le toit-terrasse de la Friche Belle de Mai, mêlant recettes venues de Salvador de Bahia et musiques brésiliennes.

Le festival investira aussi les marchés avec sa carriole itinérante, inspirée du livre « Couscous ! Le meilleur, c’est celui de ma mère ». Enfin, le 7 septembre, le Grand Marché du Kouss-Kouss prendra place sur le Vieux-Port, avec producteurs, transformateurs et démonstrations culinaires autour du pois chiche.

Le couscous, une histoire vivante

Au-delà de la gastronomie, Kouss-Kouss défend une vision : celle d’une cuisine comme patrimoine vivant et partagé. Avec plus de 10 000 couscous solidaires préparés par le collectif EPICES dans les hôpitaux, Ehpad, écoles et quartiers, le festival affirme que manger ensemble reste un acte social, politique et culturel.

De Noailles à Alger, du Vieux-Port aux Aurès, le couscous n’est pas qu’un plat : c’est une mémoire en mouvement. Et à Marseille, chaque fin d’été, cette mémoire se savoure à la cuillère.

Djamal Guettala

Plus d’infos et programme complet : www.kousskouss.com

Quitter la version mobile