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La chanteuse irlandaise Sinead O’Connor s’est éteinte

Sinead O'Connor

La chanteuse irlandaise Sinead O’Connor, connue mondialement pour le titre « Nothing Compares 2 U » et reconnaissable à sa voix puissante et son crâne rasé, est morte à l’âge de 56 ans, ont rapporté mercredi les médias irlandais. 

L’inimitable Sinead O’Connor s’était convertie à l’islam après avoir dénoncé les silences de l’église catholique. Elle a pris le nom de Shuhada’ Sadaqat en 2018. Engagée, elle avait percé dans le complexe univers de la chanson comme un météorite.

« C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de notre Sinead bien aimée », a indiqué la famille dans une communiqué publié par la chaîne publique RTE. « Sa famille et ses amis sont dévastés. »

O’Connor avait accédé à la célébrité mondiale en 1990 avec le titre »Nothing Compares 2 U », écrit par l’artiste américain Prince. Ses deux premiers albums, « The Lion and the Cobra » et « I Do Not Want What I Haven’t Got », ont été de grands succès commerciaux.

L’Irlande a perdu « l’un de [ses] plus grands et plus talentueux compositeurs, auteurs- compositeurs et interprètes de ces dernières décennies », a réagi président irlandais Michael Higgins.

Evoquant « sa voix extraordinairement belle et unique » et « dans chacune de ses apparitions, l’authenticité de sa performance », il a également salué son engagement courageux à l’égard des questions importantes qu’elle a portées à l’attention du public.

Reconnaissable à son crâne rasé caractéristique, Mme O’Connor a suscité la controverse tout au long de sa carrière, s’exprimant fréquemment contre l’Eglise catholique.

O’Connor avait fait ses débuts dans les rues et les pubs de Dublin, avant d’enregistrer en 1987 à Londres son premier album, « The Lion and the Cobra », un classique punk.

Il est suivi trois ans plus tard par « I Do Not Want What I Haven’t Got », qui contient la chanson qui la fait accéder à la célébrité mondiale: « Nothing Compares 2 U », écrite par l’artiste américain Prince.

Ses yeux pénétrants et sa voix mélodieuse ont fait d’elle une star dans le monde, se produisant toujours à guichet fermé.

Elle a dit avoir été maltraitée par sa mère durant son enfance et avait vivement critiqué l’Eglise catholique, qu’elle accusait de ne pas avoir protégé les enfants victimes d’abus sexuels. En 1992, elle avait déchiré à la télévision américaine une image du pape Jean Paul II.

Elle fit de nouveau scandale en 1999 quand une église irlandaise dissidente l’ordonna « prêtresse ».

Elle avait ensuite peu à peu disparu du devant de la scène, s’essayant toutefois au reggae en 2005 sur son album « Throw Down Your Arms » après s’être installée un temps en Jamaïque et avoir exploré les croyances rastafari.

Elle s’est ensuite convertie à l’islam, changeant son nom en Shuhada’ Sadaqat en 2018. – « Icône » –

Sa mort a suscité de nombreuses réactions en Irlande, le Premier ministre Leo Varadkar se disant « vraiment désolé d’apprendre le décès de Sinead O’Connor ».

« Sa musique était appréciée dans le monde entier et son talent était inégalé et incomparable », a-t-il ajouté sur Twitter, désormais renommé « X ».

« RIP Sinead O’Connor, j’ai adoré travailler avec toi, faire des photos, faire des concerts en Irlande ensemble et discuter, tout mon amour à ta famille », a réagi sur le même réseau le chanteur canadien Bryan Adams.

O’Connor était « l’une de nos plus grandes icônes musicales, et quelqu’un de profondément aimé par le peuple d’Irlande, et au-delà », a également réagi le vice-Premier ministre et ancien chef du gouvernement Micheal Martin.

La chanteuse pop britannique des années 80, Alison Moyet, a déclaré que O’Connor avait une voix qui « fendait la pierre ». « Elle était aussi belle que n’importe quelle autre fille et n’a jamais joué ce rôle. C’est ce que j’aime chez elle. Iconoclaste », a-t-elle ajouté.

Le chanteur du groupe britannique The Charlatans, Tim Burgess, a également rendu hommage à la chanteuse qui « incarnait l’esprit punk ». « Elle n’a pas fait de compromis, ce qui a rendu sa vie plus difficile. »

« Il est difficile de penser à un artiste qui ait eu l’impact social et culturel de Sinead », a écrit Colm O’Gorman, directeur exécutif d’Amnesty International Irlande.

Ces dernières années, la chanteuse déversait ses états d’âme sur les réseaux sociaux, menaçant ses anciens associés de poursuites judiciaires, s’épanchant sur ses problèmes de santé physiques et mentaux, partageant ses pensées suicidaires et se livrant sur ses relations compliquées avec sa famille et ses enfants.

Elle avait annoncé en 2018 s’être convertie à l’islam.

En 2022, son fils Shane, 17 ans, met fin à ses jours. Sinead O’Connor est alors hospitalisée après avoir indiqué sur les réseaux sociaux qu’elle songeait elle aussi au suicide.

La chanteuse avait annulé l’année dernière une série de concerts en raison de son « deuil », ses équipes expliquant à l’époque qu’elle avait pris cette décision « pour sa propre santé et son bien-être ».

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