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La citoyenneté face au rouleau compresseur racialiste

OPINION

La citoyenneté face au rouleau compresseur racialiste

« Les uns crient : Aime-moi !  Les autres : Ne m’aime pas ! Mais une certaine race, la pire et la plus malheureuse : Ne m’aime pas, et sois-moi fidèle ! » La Chute, Albert Camus

Sur la totalité de la population française, seule une minuscule minorité réclame que le « peuple blanc » qu’il soit de souche ou pas, se mette à genoux et batte indéfiniment sa coulpe jusqu’à ce que la repentance éternelle devienne une politique existentielle.

Le déboulonnement des statues des rois, des empereurs, des maréchaux et des philosophes qui ont fait la France est devenu le cri de ralliement d’une certaine fraction d’«indigénistes » racistes et fiers de l’être. Voilà qu’en 2020, l’inversion des valeurs fait qu’une minorité étriquée puisse dicter ses doctrines revanchardes au plus grand nombre.

Les « militants décoloniaux », belliqueux à souhait, veulent en finir avec les valeurs occidentales tout en profitant de la démocratie qui leur permet de s’exprimer et d’autres dimensions de ces pays qu’ils ont rejoints parfois au risque de leurs vies. Se débarrasser de ce qui fait la grandeur de la nation où ils ont choisi de s’installer, de son Histoire, de sa civilisation, et de tout ce qui fait symbole. Et pas seulement en France mais dans tout l’Occident.

Ne nous leurrons pas. En France, la statue de Joséphine a été décapitée et celles de Victor Schœlcher détruites, mais un appel a été lancé pour d’autres vandalismes à venir, en France comme à l’étranger, pour en finir avec Jean-Baptiste Colbert, Winston Churchill, le général Faidherbe, Christophe Colomb, Léopold II le roi des belges, le grand Victor Hugo, le maréchal Nelson, le vainqueur de Napoléon à Trafalgar et jusqu’au général De Gaulle, fondateur de la Cinquième République et Conscience nationale de la Résistance.

Qu’importe les personnalités dont l’aura est remise en cause, il convient aujourd’hui de pointer du doigt ceux qui veulent extirper un état d’esprit « colonial » qui perdure depuis au moins un siècle chez le blanc d’aujourd’hui, celui qui profite des bienfaits apportés à l’Europe par des siècles d’asservissement des autres, et en particulier des Africains qu’ils soient subsahariens ou du nord de l’Afrique.

Les «décoloniaux racisés » ont dans leurs rangs des fascistes dont le discours est digne des envolées de Mussolini. Ce sont toujours les autres, gaulois et juifs qui sont mis dans un même sac de responsabilités collectives, qui sont les cibles de ces exterminateurs de la pensée unique qui les maintiendrait dans des positions inférieures. Ils ne se posent donc pas la question de la méritocratie qui élève nombre de leurs camarades au rang de citoyens laborieux et respectables parce qu’ils sont arrivés à une position sociale à la seule force de leur poignet et à la vertu de leur seul travail. Ils sont toujours dans le déni et ne jettent l’opprobre que sur la République exemplaire qui a inscrit aux frontons des mairies le magnifique triptyque de « Liberté, Egalité, Fraternité », prodigieux héritage du siècle des Lumières.

Accompagnés de leurs nouveaux auxiliaires de la gauche multiculturaliste, qui a remplacé la lutte des classes par la lutte des races, ils veulent en terminer avec tout ce qui fait nation. Comme chez les afficionados staliniens, il leur revient de jeter à terre tout ce qui constitue l’ancien monde et de se diriger, le sourire aux lèvres, la rose à la boutonnière, vers un futur ensoleillé, un futur antiraciste, décolonisé, indigéniste. 

Dans ce monde rêvé par les racialistes, le citoyen ne sera pas reconnu par son appartenance à la communauté nationale mais par son origine, la couleur de sa peau, la religion qu’il affichera sur son front comme une marque nécrosée et indélébile. Et ceux-là trouveront sur leur route les gens sincères et intègres, qu’ils soient d’origine celte ou kabyle, qui sont là pour faire vivre la grande nation dans laquelle ils ont choisi de loger leurs espoirs et les lendemains de leurs enfants. Ils ne veulent pas de ce monde chimérique dans lequel chaque habitant sera étiqueté suivant une catégorie « raciale » ou genrée.

Le monde que certains nous préparent porte d’ores et déjà les germes d’une société violente, fermée d’esprit, fanatique et bornée. Nous serons là pour les en empêcher et construire, pour notre part, une terre fraternelle et ouverte, large d’esprit et compréhensive, tolérante et prêchant la liberté, toutes les libertés, dans laquelle les femmes et les hommes seront foncièrement égaux.

Ceux qui nous veulent du bien sont comme l’enfer, pavés de bonnes intentions. Pour préserver notre monde et renforcer nos libertés, nous n’avons pas d’autre choix que celui de lutter et de ne jamais nous arrêter de lever le poing. Et pour ma part, avec le combat pour la liberté de conscience et la laïcité, j’insiste pour recommander de lire ou de relire d’extrême urgence « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley et « 2084, la fin du monde » de mon ami Boualem Sansal qui est, avec d’autres, une vigie en même temps qu’une conscience.

Auteur
Kamel Bencheikh, écrivain

 




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