La Confédération syndicale des forces productives (Cosyfop) exprime sa profonde préoccupation à la détérioration de la situation sociale et syndicale, notamment, après l’annonce du gouvernement d’un projet d’amendement de la loi 90/14 relatif au droit syndical.
Cela fait après des années de pression internationale exercée par les différents organes de contrôle de Bureau international du travail (BIT) afin de modifier certains articles qui ne sont pas conformes aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
En effet, ce projet n’a pas été publié sur le site du gouvernement, ni distribué aux organisations, ni à la société civile ou aux médias pour en discuter comme l’exigent les normes et les fondements démocratiques.
Entre autres, le gouvernement s’est contenté d’apporter quelques éclaircissements à certains journaux à ce sujet d’amendement dissimulé avant de le soumettre au Parlement pour adoption. En se référant sur ce qui a été évoqué dans les médias concernant ce projet d’amendement.
Il est inquiétant de savoir que les textes imposent la distinction entre l’exercice syndical et la politique qui promulgue des articles criminalisant cet acte. De notre part, nous considérons que le sens de ces articles est très large, peut-être interprété de plusieurs manières, ce qui nous rappelle l’article 87 bis du nouveau Code pénal qui était déployé pour accuser une centaine de militants.antes de terrorisme.
D’autre part, nous avons compris que le gouvernement a ajouté des articles criminalisant d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans tout membre ou organisation qui rejette ou s’oppose à une décision de dissolution. Ces articles ouvrent désormais la porte au gouvernement pour dissoudre davantage les organisations syndicales qui le dérangent sans la moindre résistance.
Certainement, l’objectif de ces articles est d’anéantir ce qui reste des organisations indépendantes et démocratiques. Il en va de même pour la criminalisation de l’appartenance politique aux membres des organisations syndicales, que nous considérons comme une violation grave des droits civils et politiques. Ce qui engendre une nouvelle atteinte au droit à la citoyenneté, déjà dénié aux travailleurs.euses algériens.ennes.
Aujourd’hui, nous tirons la sonnette d’alarme et appelons toutes les organisations indépendantes à se réveiller et à lutter par tous les moyens contre l’adoption de cette dangereuse loi.
Autant, nous ne ménagerons aucun effort pour lancer des protestations ou porter plainte devant les instances internationales contre ce dangereux projet de loi qui va être employé pour bâillonner le mouvement syndical autonome en Algérie.
Enfin, nous saisissons l’occasion pour exprimer notre soutien aux détenus d’opinion qui entament depuis plusieurs jours une grève de faim dans le but de revendiquer leurs libertés, ainsi, nous demandons au gouvernement de les libérer immédiatement et sans conditions.
Liberté pour le leader de la COSYFOP, Ramzi Derder
Vive le mouvement syndical indépendant en Algérie