Lundi 12 février 2018
La crise, mais jusqu’à quand ?
Comment vivre avec cette crise politique qui, depuis ses débuts, nous a comme enchaînés à la souffrance, ou à la nécessité d’en passer toujours par des opérations chirurgicales. Et comprendre des réformes structurelles profondes, lourdes de conséquences aussi bien pour les masses populaires que pour ce «Système» à bout de souffle mais têtu, lequel n’a plus envie, semble-t-il, ni de lâcher prise ni moins encore de se réformer ou progresser ? Quel antidote inventer contre la tentation du désespoir, ou la conviction de la fatalité que chaque Algérien évoque presque naturellement dès qu’il entend ses responsables lui prédire désordre ou chaos en cas du changement ?
La situation de la majorité des Algériens aujourd’hui rappelle, à vrai dire, par bien des aspects, celle de ces êtres perdus dans un labyrinthe, laissés-pour-compte d’une élite vieillissante qui leur a tourné le dos et qui, destitués de tout rôle social, disparaissent progressivement dans un non-être à la fois résigné, taciturne, et effaré.
Il y a, si l’on ose l’exprimer ainsi, comme un processus oppressant de «dissocialisation» à l’œuvre en Algérie ! La démocratie ou la soumission au système ? Voilà la question qui se pose, de nos jours, conçue sur le modèle de celle de William Shakespear «To be or not to be?». Quelle alternative alors pour nous tous dans ce carrefour complexe où se trouve la nation? Bien sûr, la surdité aux cris de détresse de la société et la grande fatigue de cette nomenklatura aux commandes nous poussent plutôt vers le choix de la démocratie.
Ce «Système-bis» novateur qui permettra à tout un chacun de donner librement son avis sans être molesté, ni réprimé ou emprisonné, qui nous aidera à éclaircir les contours obscurs de cette « crise multidimensionnelle » qui, de loin, dépasse le simple constat de l’échec économique, ou celui de la baisse du prix des hydrocarbures. Qui plus est, reboostera cette jeunesse marginalisée à prendre la relève, qui renforcera notre système de santé, du travail, d’élections, etc. Bref, une démocratie qui se construira de l’intérieur, dans la chair même du corps de la société, et non pas par le biais d’une quelconque pression extérieure.
En sociologie, cela s’appelle : un changement endogène. C’est ce défi-là qui attend tous les Algériens au tournant, décidément !