Site icon Le Matin d'Algérie

La démocratie, l’universelle, la seule issue pour consolider l’unité nationale

DEBAT

La démocratie, l’universelle, la seule issue pour consolider l’unité nationale

‘’S’accommoder de l’ignorance, c’est renier la démocratie, c’est la réduire à un simulacre’’

L’Algérie une fois de plus est à la veille de réaliser une autre révolution, mais cette fois-ci pacifique bon enfant, et même quelque peu joyeuse.

Elle vient de se libérer d’une dictature de plus de cinquante ans, instaurée au lendemain de l’indépendance par un groupe de réfugiés avec armes et bagages chez nos voisins.

Pendant que le peuple meurtri, désarmé subissait le génocide et le martyr de par une armée coloniale méprisante, raciste, à la quête de sa réhabilitation suite à leur récente et cuisante défaite indochinoise.

Après que ‘’ces vas-nus pieds’’ de « misérables » vietnamiens lui ont fait subir l’une des plus grandes humiliations guerrières de cette deuxième moitié du vingtième siècle à Dien Bien Phu.

Mais si la France, après plus de sept années de guerre, avait été contrainte et forcée par cette volonté inébranlable du peuple algérien à  faire taire les armes et consentir à l’octroi de son indépendance.

Il n’en demeure pas moins, que cette dernière n’avait nulle intention de se désengager entièrement de ce pays, et de lâcher prise pour ce qu’elle considère comme étant ses intérêts stratégiques et économiques en Algérie.

Et c’était ainsi, que ce roublard, mais néanmoins visionnaire qu’était De Gaulle, ce  grand patriote, jaloux de préserver la domination de son pays sur l’Afrique en général et  l’Algérie en particulier, sous une forme dorénavant beaucoup plus subtile, avait donc bien avant que ne soient entamés les pourparlers avec les représentants de l’insurrection algérienne, empruntant ainsi le pas à Nasser, créa et consolida lui aussi le mythe Ben Bella.

Et parallèlement à ces manipulations, et de l’aveu même de son fils, De Gaulle avait fait ‘’déserter ‘’ certains ‘’officiers indigènes sûrs’’ pour encadrer l’armée des frontières, qui inéluctablement, au su des ambitions qui animent son état major et l’épuisement des combattants de l’intérieur, prendra  le pouvoir, et bien sûr, avec l’aide perfide et sournoise, mais conditionnelle des services français spécialisés.

D’autre part, et c’est de notoriété publique, le gouvernement français quelque serait le régime, partis ou obédiences, n’admet jamais que règne la démocratie dans leurs ex-colonies, qui pour maintenir son  hégémonie, préfère avoir affaire à des régimes dictatoriaux corruptibles et maniables à merci, et ce, peu importe leurs comportements vis-à-vis de leurs peuples.

Pour rappel, lors de la conquête de la haute Kabylie, quand effarés les français découvrent cette organisation républicaine villageoise, leurs premiers soucis et actions furent d’annihiler toutes survivances de cette démocratie.

Leurs principales obsessions avaient donc été de supprimer Thajmath et de lui substituer des comités villageois de leurs  confections (Thajmath n’tnach), qui d’ailleurs fut un fiasco, oubliant que cette première est l’émanation de la volonté populaire.  

Les pays occidentaux chantres des droits de l’homme et en particulier la France coloniale ne tolèrent la démocratie que chez eux, ils répugnent avoir à traiter avec des dirigeants honnêtes, patriotes qui privilégieraient les intérêts vitaux de leurs pays, avant toutes autres considérations.  

Et c’était ainsi  que depuis l’indépendance et qu’avant toute échéance électorale présidentielle, les postulants se devaient d’abord obtenir l’aval de l’ex puissance coloniale.

Mais pour cette dernière, le candidat et ses acolytes, tout comme d’ailleurs ses parrains, furent pris au dépourvu, aucun d’eux n’avait conjecturé, ni même soupçonné une telle réaction populaire, un tel tsunami.

Ce peuple algérien, qui fut méprisé, ridiculisé en l’abaissant par des images inédites jusqu’à maintenant et même dans aucune de ces républiques dites bananières,  par ceux-là mêmes qui le gouvernent.

Rien ne lui avait été épargné par tous ces ubuesques flagorneurs et autres panégyristes, de  l’adoration mythique, jusqu’à offrir des cadeaux à un portrait et de prier sous sa protection  dans les mosquées, et ce, en direct sur toutes les chaines de la télévision nationale.

Du jamais vu, même chez les plus primitifs des fétichistes.

Oui, ceci dans ces lieux de culte renommés intégristes et sans concessions, s’agissant bien sûr de la pratique religieuse.

Sensés pourtant ostraciser l’idolâtrie, et autres fétichismes, mais  devant le portrait de ‘’fakhamatou’’et ses largesses matérielles, qui elles, sont manifestes, palpables, qu’importe donc pour ces renégats et pseudos gardiens du temple ; les hadiths ou autres versets coraniques.          

Et puis n’est-ce pas tous ces exégètes et autres ministres du culte qui les avaient imposés.

Ce peuple qui fut un temps, un exemple de courage et de ténacité, avait été réduit  jusqu’à se faire insulter en direct dans les medias lourds par une bande d’incultes adulateurs, aigrefins, siphonneux, qui n’excellent que dans le vol et le pillage outranciers de l’économie nationale, et qui avec arrogance et indignité lancent des défis, à la face du monde, à quiconque trouverait à redire.

Bon sang ne saurait mentir !

Le peuple dans un élan héroïque, salvateur, civilisé, a par son action inattendue désarçonné tout le monde.

Et pour cause, il est renommé amorphe et avaleur de couleuvres, jusqu’à devenir la risée du monde pour être gouverné par un moribond dont il traine le portrait comme symbole de son aliénation.

Par ces manifestations inédites, uniques au monde, le peuple algérien a démontré s’il le faut sa maturité à se prendre en main comme tous les autres du monde civilisé.

Il est par conséquent en mesure d’instaurer une démocratie avant-gardiste, ou les valeurs humaines ne seront plus un vœu pieux, mais une réalité.

La fondation d’une deuxième république basée sur la démocratie, la liberté, la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes, et qui va bannir entre autres les injustices, la xénophobie, le racisme et le sexisme.

Concrétiser dans les faits et dans l’immédiat toutes ces valeurs déjà citées, ainsi que la liberté d’expression, le bannissement de tous partis, associations basés sur la religion, la race ou la région.

Le peuple algérien est un, uni, avec ses différentes cultures, mœurs et spécificités qui sont complémentaires, une richesse  et non antagonistes comme les avaient exploités sans vergogne les tenants des pouvoirs successifs pour régner en maîtres.

N’en déplaise à ces démagogues et autres chauvins, les aventures de l’inspecteur Tahar, Kaci Tizi Ouzou, H’didouane, Naïnae et autre Bouzid avaient fait le bonheur de tous les Algériens, et aucune de ces régions objet de ces brocardes ne s’était plainte d’être persiflée.

Cette communion a dévoilé cette réalité qu’Il n’y a qu’un seul et unique peuple décidé à renouer avec son prestigieux passé.

La démonstration s’il le faut en  est cette cohésion et uniformité des revendications lors de ces manifestations, et qui furent l’objet, et à juste titre, de compliments et éloges du monde entier.

 

Auteur
Mohamed Aouli

 




Quitter la version mobile