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La fable du scorpion, le choléra et l’inconsolable plèbe

COUP DE GUEULE

La fable du scorpion, le choléra et l’inconsolable plèbe

Dire que la « gentillesse » du scorpion ne tue que pour légitime  défense, c’est affirmer officiellement que le régime ne verse son venin politique que pour légitime  survie. Ce qui confirme le choléra politico-militaire qui agite le sérail dans une épidémie incurable de succession. L’opération  de mutilation institutionnelle se poursuit in vivo sans aucune retenue esthétique. Horrible. Cependant, l’allégeance se paye recta.

Le scorpion se défend, réaction normale et instinctive. Le régime  quant à lui, défend que le citoyen -plutôt  le sujet- accède aux soins et à la bonne santé. Acte anormale, voire criminel, dans une république  normale. Mais dans une république bananière qui entretient des foyers entiers de vibrions colériques, un mouroir  est un acquis inespéré pour la plèbe d’en bas. Et en plus, pourquoi investir dans la santé d’une populace qui ne sert qu’à applaudir ? Elle le fait parfaitement bien en étant sale, malade et exposée. Bientôt encore, elle aura sa merveille promise dans  le plan vicennal qu’on compte rallonger d’ailleurs pour objectifs diaboliquement réussis. Elle aura alors où soigner à coût de milliards engloutis, l’âme par la piété et la prière pour éviter  le pré d’asphodèles auquel elle est prédestinée parce qu’elle mène ici bas une vie vide, neutre et soumise.

En haut dans leur esprit grégaire, les sénéchaux autoproclamés, en meute, n’admettent aucune ouverture  de guérison, non moins une intrusion démocratique. Le mal du choléra est là, dans cette sphère hermétique, dont les portes blindées empêchent toute vaccination  de liberté. Contrairement à la plèbe d’en bas dont les embrasures éventrées sont perméables à toute sorte de vibrions oppresseurs et de venins liberticides.

Sans honte la parole émétique, les vassaux de la cour ont d’habitude de vomir leurs stupides âneries. Méprisants, ils “satirisent” les drames dont ils sont les seuls responsables via des homélies désopilantes qui font pleurer  de rire sur un sort évoluant dans un environnement malsain, sale et insalubre. Dans le propos mensonger, il ne s’agit pas d’une scotomisation, mais bel et bien d’un déni délibéré de réalité. De la merde ils font du miel et ne rougissent pour le faire admettre.

Maintenant que les prix de l’or noir sont tombés en vrille de leur septième  ciel, la production restante ne sert qu’à sustenter les gorilles d’en haut avides de pétrodollars et mus en ploutocratie insatiable, puisque le dinar, dans son état comateux comme l’est tout le pays, ne voit à  son chevet que la planche à billets pour centupler le handicap financier. Le dinar perd sa valeur comme la santé égare son humanisme, l’éducation sa vocation et l’université son savoir…

Enfin, ce n’est pas le régime  sénescent qui présente des signes de déclin  et de vieillissement, mais c’est bien tout le pays qui vacille  dans une fatale sénescence, bien que sa majeure composante soit jouvencelle. Grave quand avant l’heure, la sénilité par le martinet du régime  frappe toute une jeunesse.

Auteur
Zoubir Zerarga

 




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