La Fédération algérienne de football croule sous un déficit financier incroyable. Des voix commencent à se faire entendre.
Selon le dernier rapport financier, le déficit de l’instance algérienne de football s’élève à 700 milliards de centimes en dinars, soit 48 millions d’euros. Un coquette somme dont les responsables devront expliquer la destination. Elle serait le résultat de la gestion des prédécesseurs de Walid Sadi (président de la FAF) et de l’organisation du CHAN et de la CAN U17 qui auraient coûté très cher.
Cette situation serait en voie d’amélioration, nous rassure-t-on avec l’aide de subventions et de sponsors qui pourraient à éponger le trou, assure la Fédération. Un cautère sur une jambe de bois. Car cela ne répond pas à la question fondamentale.
Pour autant, y aura-t-il une enquête ? Un audit ? Car il faut bien tirer au clair comment tout cet argent public a été dépensé.
La première charge est venue de l’intenable Ali Bencheikh. L’ancien dribbleur du MCA s’étouffe devant les sommes colossales dépensées par la fédération algérienne de football.
Dans un talk show diffusé par la chaîne El-Heddaf TV, Ali Bencheikh a lâché une bombe contre la FAF. Il s’est interrogé sur l’énorme quantité de vêtements achetés par la FAF.
“Vous vous demandez où sont passés 4800 survêtements ? Je vous dis qu’ils ont acheté ces survêtements pour manger quatre milliards de pizzas. Tout cela ne me déroute pas, ce qui me trouble, c’est le silence sur ces scandales”, tonne Ali Bencheikh. Eh oui il ne faut rien dire. Silence.
Walid Sadi a officiellement pris les commandes de la Fédération algérienne de football depuis le 21 septembre 2023, il se doit de faire le ménage et de donner des réponses au risque d’y laisser des plumes tôt ou tard.
Il est vrai que les caisses de l’Etat sont pleines. Pourquoi s’en priver ? Et Tebboune ne rate aucune occasion de rappeler la richesse du pays.
Les huiles aux manettes n’en sont manifestement pas insensibles. Et pourtant le chef de l’Etat a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, il ne rate aucune occasion pour louer sa vertueuse gouvernance et de critiquer vertement les 20 ans de règne de Bouteflika.
Que feront les responsables pour être à la hauteur des déclarations du chef de l’Etat ? Mettront-ils sous le tapis cette affaire FAF ?
Sofiane Ayache