Vendredi 19 avril 2019
La Fédération internationale de la diaspora algérienne (Fidal) déclare
La diaspora algérienne est l’une des forces citoyennes indissociable du destin national. La FIDAL est issue de cette diaspora que le pouvoir mafieux de notre pays a poussée à l’exil par la violence, l’usure, le harcèlement et la ruse. Elle se revendique, de par ses textes fondateurs et de par ses actions, partie prenante du devoir national et du mouvement de contestation citoyen enclenché par notre peuple le 22 février 2019.
La diaspora algérienne exprime sa volonté inaliénable pour un changement imminent, radicale et sans équivoque en Algérie. La situation politique, économique et sociale de notre pays est grave. Il est temps de restaurer les fondements de notre Algérie sur la base de son socle révolutionnaire, coulé dans le moule du combat libérateur. Le devoir du changement est plus que jamais, une nécessité historique et demeure une responsabilité citoyenne. Il s’exprime avec force et rigueur, dans ce qui est maintenant appelé le « HIRAK », que d’aucuns, désignent aujourd’hui de manière sans équivoque par le terme de Révolution.
L’ère de la corruption et de la confiscation de l’état par l’oligarchie et les forces de l’ombre doit être bannie à jamais pour restituer à notre peuple le droit de vivre dignement sur la terre de ses aïeux.
La révolution tranquille, menée par notre peuple avec une discipline exemplaire est un chef d’œuvre civilisationnel qui marquera l’histoire de notre pays, de notre région et celle du monde. Elle exprime une exigence non négociable pour mettre fin à une époque noire de violence, de pillage de nos ressources et de grande corruption. Elle exprime par le même temps une volonté intransigeante de reprendre le contrôle sur nos richesses pour rebâtir notre pays, sur une base de justice sociale, dans un esprit de dignité, de liberté, de démocratie, et de partage.
La toile mafieuses et ses jonctions tentaculaires que Bouteflika a eu tout le temps de mettre en place durant ses quatre mandats sont toujours opérationnelles. Ce pouvoir toxique et sa mécanique de gestion des affaires de la nation doivent être extirpés de notre environnement politique. L’isolement de l’ensemble des électrons de ce régime doit s’opérer immédiatement et sans équivoques par les icônes restées saines dans les rangs de notre nation et ce, dans l’unité d’action avec les citoyens en révolte.
Le peuple refuse l’assassinat prémédité de notre Algérie par un banditisme d’état qui prend en otage nos institutions et pille sans retenue les sources de nos richesses. Le pays est miné par le machiavélisme qui a été érigé en science de gouvernance pour prendre en otage notre société dans les pièges dangereux du régionalisme et de l’instrumentalisation des forces occultes. Le peuple algérien, qui s’est soulevé comme un seul homme le 22 février 2019 a su déjouer, par sa maturité, son amour de la patrie et sa vigilance, le traquenard qui lui était tendu. Aujourd’hui, la rupture avec ces pratiques démoniaques doit être accélérée par des changements qui doivent voir le jour dans l’urgence avec ordre et fermeté. Il est de notre devoir de préserver le corps et l’esprit de notre révolution tranquille :
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En disant NON à la mort de notre Algérie et en refusant de clochardiser son état.
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En préservant l’intérêt national des enjeux claniques
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En refusant une élection préfabriquée et une représentation bricolée du peuple.
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En donnant la chance à notre jeunesse d’être à l’avant-garde de l’Algérie de demain et de tous les temps.
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En mettant l’Algérie comme propriété exclusive de son peuple travailleur et non celle des clans et du banditisme.
La révolution tranquille est :
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pour l’édification d’une Algérie plurielle, démocratique, populaire et sociale, une Algérie maitresse de son destin.
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Pour restituer la fierté à notre citoyenneté et pour ne plus être la risée du monde par des représentations clownesques qui font honte à notre nation.
L’hommage et le respect que nous devons à nos « chouhadas » imposent à toutes celles ou ceux qui seront appelés un jour à nous représenter, une grande humilité, de laquelle doit être extirpé tout « zaÏmisme » arrogant et insignifiant. Le peuple travailleur, les travailleuses, les femmes, les jeunes, les paysans … qui forment le socle vivant de notre société, sauront reconnaître les leurs au moment voulu.
A cet effet, les membres de la FIDAL saluent la position de notre Armée Nationale Populaire (ANP) pour son adhésion à la volonté de notre peuple. Nous prenons acte de l’engagement de notre ANP, héritière de notre glorieuse ALN, de son refus d’être à la solde d’une bande de malfaiteurs. Le corps de notre armée doit, avec fierté et en hommage à nos « chouhadas », agir avec rigueur et la tête haute, pour transmettre l’emblème et le flambeau de novembre aux enfants du « HIRAK » d’aujourd’hui.
La FIDAL, se réjouit de la libération du palais d’El Mouradia mais refuse toutefois son occupation par clonage interposé pour conduire une élection biaisée, partisane et bricolée, rejetée par le peuple entier. Abdelkader Bensalah est entaché d’irrégularité dans sa personne et dans la procédure qui l’a mise en place. Il n’est pas à la hauteur de ce que demande le peuple et présente une image impropre d’un homme qui a été le garant d’un régime qui a comploté contre les intérêts de notre pays.
La FIDAL, considère au vu des données politiques concrètes, que l’application de l’article 102 s’apparente dans sa forme actuelle à une reconduction du même régime corrompu dans des conditions anticonstitutionnelles plus graves. La constitution, maintes fois bafouées par ceux-là même qui l’ont conçu n’est pas aujourd’hui la solution. Elle est le problème.
Dans le contexte actuel, marqué par la rupture de confiance définitive entre le peuple et ses gouvernants, la mise en œuvre de l’article 102 n’est pas dans la logique constitutionnelle de la révolution. La société algérienne, sous l’effet de diverses forces historiques, économiques, culturelles et démographiques a muté. Nous étions 10 millions en 1962, nous sommes rendus 42 millions aujourd’hui avec 75 % de jeunes de moins de 35 ans.
En plus de la « misérabilisation » des masses populaires par la corruption et l’adhésion aveugle du pouvoir algérien à la politique ultra-libérale, le cadre juridique et institutionnel est rendu obsolète. Il est devenu un carcan trop étroit qui étouffe notre jeunesse et ses forces vives.
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Écoutez ces jeunes chanter leur soif de liberté.
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Écoutez-les chanter leurs refus du vieux système.
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Écoutez-les chanter leur soif de justice.
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Écoutez-les chanter l’amour.
Dans ce contexte politique révolutionnaire, où les évènements se précipitent, notre institution militaire demeure une force d’accompagnement essentiel pour assurer une transition démocratique et apaisée vers un renouveau sociétal et institutionnel majeur. Le patriotisme de nos institutions militaire, sécuritaire et judiciaire doit rejoindre la marche de notre peuple sur les longueurs d’ondes de sa révolution. L’Algérie a besoin aujourd’hui de tous ses enfants pour honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la vie de notre Algérie.
La transition vers l’édification d’une Algérie algérienne, plurielle, démocratique, populaire et sociale doit passer par :
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La désignation d’une présidence collégiale pour une durée d’une année au plus, constituée de deux ou plusieurs personnes intègres et compétentes.
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La formation d’un gouvernement de transition pour la gestion des affaires courantes.
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La mise en place des conditions pour des élections sereines et transparente d’une assemblée constituante.
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L’autosaisie par la justice du dossier de la corruption, des détournements des fonds publics et des pillages des ressources de l’Algérie.
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La levée immédiate de toute entrave au fonctionnement de L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) en le dotant de tous moyens pour l’accomplissement de sa mission.
Le rôle d’accompagnement qui incombe à l’ANP sera décisif dans cette phase cruciale de la vie de notre nation. Dans ce contexte, la FIDAL s’engage à mettre à contribution l’ensemble de ses réseaux pour soutenir à un niveau international, les luttes avant-gardistes du « HIRAK » algérien. Elle ne ménagera aucun effort pour accroître l’écoute internationale de la voix pacifique de notre peuple, expliquer ses revendications légitimes et briser toute tentative de son isolement, si par malheur, il serait entrainé malgré lui vers des dérives aventureuses.
Nous sommes les enfants de notre peuple et nous demeurons les fervents défenseurs des intérêts suprêmes de notre pays.
Le combat continu contre la « ISSABA » pour faire de notre Algérie le fleuron des nations.
Brahim Gater (président)