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La France et ses deux «concubines» !

Maroc France Algérie

Paris, le 28 octobre 2024 – Dans le grand livre des relations internationales, l’histoire de la France et de ses deux anciennes colonies, l’Algérie et le Maroc, se lit comme un drame amoureux plein de passion, de jalousie et de ressentiment. Ce triangle tumultueux, souvent décrit comme un ménage à trois, illustre la complexité d’une relation marquée par des siècles d’histoire coloniale et des aspirations contradictoires.

Un mariage forcé et un flirt prudent

La France, ancienne puissance coloniale, s’est retrouvée, pour le meilleur et pour le pire, à jongler avec les désirs et les blessures de ses deux « concubines ». D’un côté, l’Algérie, dont l’histoire est marquée par une conquête brutale en 1830, une relation qui a laissé des cicatrices physiques et psychologiques. De l’autre, le Maroc, qui a connu un protectorat moins violent, mais tout aussi complexe, où la France a choisi un flirt stratégique, jouant la carte de l’influence douce.

Comment la France peut-elle aimer l’une sans froisser l’autre ? C’est là la question délicate qui sous-tend sa politique étrangère. Chaque geste, chaque déclaration, est scruté à la loupe, car les rivalités historiques ne se sont jamais vraiment estompées.

La danse des intérêts

Dans cette danse des intérêts, la France agit parfois en marionnettiste, tirant les ficelles de la diplomatie tout en maintenant un équilibre précaire. Les récentes tensions autour de la question du Sahara occidental illustrent parfaitement cette dynamique : un « enfant illégitime » né d’un passé colonial partagé, dont les enjeux sont plus que jamais d’actualité. La France, en tant que parrain hésitant, doit naviguer entre le soutien au Maroc et le respect des aspirations des Sahraouis, tout en gardant à l’esprit l’héritage algérien.

Un appel à l’unité autour du couscous sahraoui

Il appartient à la France de se redéfinir, à l’Algérie d’être moins émotive et au Maroc de « mettre de l’eau dans son vin ». Ces trois acteurs doivent saisir l’opportunité de se rassembler sous une tente saharienne autour d’un plat symbolique : un couscous aux poissons sahraouis, agrémenté de légumes marocains cuits au gaz algérien, à la lumière de l’énergie solaire.

Cette scène culinaire pourrait symboliser un nouveau départ, où chaque ingrédient représente une culture, une histoire et une aspiration commune. L’union autour de ce repas pourrait favoriser des discussions constructives, loin des tensions habituelles, et servir de base à une collaboration durable.

Un avenir incertain mais prometteur

Alors que la France tente de redéfinir son rôle dans un monde en constante évolution, la nécessité d’une approche respectueuse et équilibrée devient primordiale. La stratégie du « diviser pour régner » ne peut plus suffire dans un contexte où les nationalismes et les aspirations de souveraineté sont en pleine renaissance.

Au cœur de cette relation complexe se trouve une question essentielle : comment la France peut-elle passer de la position de partenaire dominant à celle de véritable allié ? L’avenir de ces relations, teintées d’histoire et de ressentiment, dépendra de la capacité de chacun à reconnaître les blessures du passé tout en construisant des ponts vers un avenir commun.

Conclusion

Dans ce triangle amoureux, la France doit naviguer avec soin pour éviter que la jalousie et le ressentiment n’entravent la voie vers une paix durable. Le chemin est semé d’embûches, mais il pourrait également offrir des opportunités de réconciliation, à condition que les leçons du passé soient intégrées dans les stratégies du présent.

En fin de compte, c’est autour d’une table de couscous, avec l’horizon saharien en toile de fond, que la France, l’Algérie et le Maroc pourraient enfin tracer un chemin vers un avenir commun, fondé sur la coopération. , le respect et une volonté partagée de tourner la page d’un passé tumultueux.

Cette chronique met en lumière les défis et les espoirs des relations France-Algérie-Maroc, un sujet d’actualité toujours brûlant, qui mérite une attention renouvelée et des réflexions approfondies.

Dr A. Boumezrag

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