Après le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe ces derniers jours, la France affirme que sa position ne change pas vis-à-vis du président syrien Bachar El-Assad : la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna l’a affirmé mardi 23 mai lors d’une interview, se disant favorable à un procès juridique du dirigeant syrien. Cela en raison des « centaines de milliers de morts » et « l’utilisation des armes chimiques » par Damas durant la guerre civile déclenchée en 2011.
Bachar el-Assad n’est plus isolé sur la scène régionale : on a vu le dirigeant syrien accueilli au sommet de la Ligue arabe à Jeddah, lundi 15 mai. Un nouveau chapitre commence après douze ans de mise à l’écart du régime de Damas pour cause de répression féroce de son opposition.
Mais quant aux autres pays, notamment occidentaux, certains sont-ils tentés d’assouplir, eux aussi, leur position ? La réponse de la France est claire, comme l’a affirmé mardi matin la cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna, sur France 2 :
« C’est un dirigeant qui a été depuis plus de dix ans l’ennemi de son peuple. Je veux rappeler qu’il y a eu des centaines de milliers de morts. Je pense que c’est à lui de changer, ce n’est pas à la France de changer son attitude, ça lui appartient de changer et de démontrer qu’il œuvre désormais pour la conciliation au sein de son pays, et de bonnes relations avec les pays voisins. »
La ministre française des Affaires étrangères se dit aussi favorable à un procès de Bachar el-Assad au nom de la lutte contre l’impunité. Catherine Colonna rappelle les attaques aux armes chimiques attribuées au régime de Damas ces dernières années.
La position française reste donc ferme, mais d’autres évolutions seront à surveiller, notamment au sein de l’Union européenne, ou de certains pays comme l’Italie, tentés par un rapprochement. Et ce, alors que la Syrie de Bachar el-Assad est toujours sous sanctions européennes.
Cependant, selon Catherine Colonna, la levée des sanctions européennes n’était « certainement pas » à l’ordre du jour : « Tant qu’il ne change pas, tant qu’il ne prend pas des engagements de réconciliation, de lutte contre le terrorisme, de lutte contre la drogue, […] qu’il ne respecte pas ses engagements, il n’y a pas de raison de changer d’attitude à son endroit », a-t-elle martelé.
Il faut également s’attendre à des discussions délicates avec les pays arabes qui se sont réconciliés avec Damas : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Jordanie sont des partenaires importants de la France dans la région et l’on sait déjà qu’ils plaident auprès des Occidentaux pour que, eux aussi, assouplissent leur position vis-à-vis du régime syrien.
Avec RFI