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La France va restituer 26 oeuvres d’art réclamées par le Bénin

Colonisation et pillage du patrimoine

La France va restituer 26 oeuvres d’art réclamées par le Bénin

La présidence française a annoncé vendredi la restitution “sans tarder” de 26 oeuvres d’art réclamées par le Bénin et prôné le lancement d’un processus de concertation au niveau européen sur le retour d’oeuvres d’art africain dans leur pays d’origine.

Emmanuel Macron a reçu dans l’après-midi l’historienne française Bénédicte Savoy et l’écrivain sénégalais Felwine Sarr, auteurs d’un rapport sur ce sujet, en présence des ministres Franck Riester (Culture) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères).

Dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion, l’Elysée annonce que le président “a décidé de restituer sans tarder 26 oeuvres réclamées par les autorités du Bénin, prises de guerre du général Dodds dans le palais de Béhanzin, après les sanglants combats de 1892.”

“Les mesures opérationnelles, et le cas échéant législatives, seront prises pour que ces oeuvres puissent retourner au Bénin, accompagnées du savoir-faire du musée qui les a conservées jusqu’à présent”, ajoute-t-on.

Quelque 5.000 objets provenant du Bénin se trouveraient en France, selon les autorités béninoises qui ont fait une demande de restitution d’une partie de ce patrimoine en juillet 2016.

Emmanuel Macron propose par ailleurs de réunir à Paris au premier trimestre 2019 “les partenaires africains et européens” concernés par la question de la restitution d’oeuvres d’art, la demande des Etats.

“Il faut qu’un Etat fasse une demande pour qu’il y ait restitution, qui doit être associée à une réflexion sur les condition d’accueil des oeuvres”, précise-t-on à la présidence française.

Lors d’un discours à Ouagadougou en novembre 2017, Emmanuel Macron avait créé la surprise en souhaitant “que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain”.

L’enjeu est immense – quelque 90% des oeuvres d’art africaines se trouveraient actuellement en Europe – et éminemment sensible tant la question du passé colonial reste délicate, notamment en France.

Selon Le Monde et Libération, qui ont obtenu une copie du rapport Savoy/Sarr, les auteurs proposent une modification du code du patrimoine avec l’insertion d’une nouvelle section spécifique relative au patrimoine africain.

Autre préconisation : la restitution uniquement “d’Etat à Etat” d’oeuvres parvenues en France pendant la période coloniale, ce qui signifierait que les oeuvres appartenant à des collectionneurs privés ne seraient pas concernées.

A l’heure actuelle, quelque 70.000 objets d’origine africaine se trouvent au musée du quai Branly à Paris, le même volume au British Museum à Londres et dans des proportions identiques dans les musées de Berlin, selon Bénédicte Savoy

Auteur
Reuters

 




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