Samedi 16 février 2019
La fraude électorale d’Etat : mode d’emploi
A 82 ans, le candidat Bouteflika vous construit votre logement !!!
En cette période de manœuvres pré-électorales, le système politique de Bouteflika n’hésite pas à déployer les grands moyens de l’Etat pour organiser sa propre succession. Il veut donner l’impression de jeter les bases d’une saine compétition électorale démocratique et honnête mais en réalité il ne roule que pour lui-même.
Rien ne sera laissé au hasard pour réussir son OPA sur la présidentielle.Pour tromper l’opinion, on sort le chéquier, on distribue, on cajole et si nécessaire, on réprime les brebis galeuses.
On commence par le fichier du couffin de ramadhan qu’on utilise éhontément pour les signatures. Les pères de famille qui sont appointés à ce modique couffin deviennent à leur corps défendant des signataires pour la candidature d’un candidat de 82 ans qui vient de reconnaître sur le bout des lèvres sa maladie.
C’est aussi la période des grandes actions de « bienfaisance » du gouvernement. C’est la cours des miracles ! Des actions dignes de l’armée du salut sont organisées avec la complicité d’une presse aux ordres pour aller à la rencontre des populations locales déshéritées , les soulager de leur désespoir et de leur longues attentes. Tout sera au rendez-vous pour démontrer la générosité sans faille du régime qui ne les a pas oubliées et qui vient spécialement apporter les enveloppes budgétaires ( s’il en reste ) et leur annoncer les bonnes nouvelles qu’il leur a concoctées à bon escient dans le viseur des prochaines élections présidentielles. Ce qui n’a pas pu se faire dans le courant des années passées est subitement devenu possible, les intransigeances d’hier de ministre pointilleux ne sont plus ce qu’elles sont car tout dans le nouveau visage de l’Etat bienfaiteur qui se présente à elles aujourd’hui, tout concourt à leur faire croire que tout-va-bien qui finira bien et qu’il a plein de cadeaux dans sa besace à leur offrir dans la foulée du prochain rendez-vous des élections présidentielles.
« Tout arrive à point à qui sait patienter » de la large distribution et des pré-affectations à gogo de logements sociaux et autres jusqu’à l’effacement de dettes et l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des contrevenants bénéficiaires des crédits Ansej , Cnac et Angem. Une manière de prouver que l’état providentiel est capable de tous les miracles , il est omniprésent et il sait agir au bon moment pour le satisfaire et ratisser large dans l’électorat bouche ouverte.
« La fin justifie les moyens» enseignait le Prince de Machiavel. Effectivement de gros moyens de l’état sont mis à contribution comme pour les précédentes élections pour soutenir la candidature du candidat du pouvoir à sa propre succession. On ressort les mêmes ficelles, les mêmes méthodes trompeuses.
Une campagne présidentielle partiale qui se donne tous les moyens pour triompher et à fortiori lorsqu’il est question d’assurer sa propre survie.
Qu’il s’agisse du réveil de ses clientèles fidèles qui lui doivent reconnaissance ou de la mobilisation ses relais serviteurs volontaires tapis dans les rouages du pouvoir tout est soudainement mis en branle pour rééditer le carton électoral des précédents scrutins des présidentielles.
Le rouleau compresseur du système Bouteflika qui bat le rappel des troupes pour la bonne cause va ainsi balayer tout sur son passage dans les quelques semaines qui nous séparent du jour J. Il ne s’encombrera pas des critiques ni des dénonciations de pratiques frauduleuses et des dépassements qui ont entaché ses précédentes victoires , l’essentiel est de rempiler pour une Nième mandature présidentielle que rien ne prouve qu’elle n’a pas été usurpée.
Pour toutes ces raisons, la prochaine « joute électorale » sera, encore une fois, truquée et inégale. C’est le pot de fer contre le pot de terre d’autant plus que l’électorat dans son ensemble a été profondément manipulé et corrompu au fil des années de règne de Bouteflika jusqu’à le faire ruer sur les bureaux de vote le jour du scrutin et acter son allégeance aveugle dans ces moments décisifs.
L’opposition, quand à elle, est déstructurée et divisée , pire encore elle est pointée du doigt comme le bouc-émissaire qui est la cause de tous les problèmes du pays pour la discréditer aux yeux de l’opinion publique et l’enfoncer davantage.
La propagande pour distiller le mensonge et répandre partout la peur afin de détourner et inhiber les consciences des gens fait partie de ces ruses auxquelles nous a habitué ce système dans sa stratégie pour gagner les élections . C’est justement dans l’euphorie de ces veilles électorales que des oracles officiels ou partisans se donnent tout le bien de nous avertir de la présence d’ennemis intérieurs et extérieurs parmi nous sans préciser si le quidam ou l’intellectuel que nous croisons dans la rue et qui est franchement contre le cinquième mandat est aussi un ennemi.
Des procédés malhonnêtes et antidémocratiques déroulés sans vergogne dans ces périodes cruciales pour nous désarmer psychologiquement et nous rallier à la cause de reconduction frauduleuse d’un système tyrannique qui nous renvoie , de triste mémoire, aux magouilles électorales de l’administration Naegelen dont on sait tout le bien qu’elle voulait aux populations indigènes de l’époque coloniale. Un travers que l’on croyait révolu.