Samedi 15 décembre 2018
La gestion des déchets au coeur d’une rencontre à Batna
Une rencontre régionale a été organisée jeudi 13 novembre par la direction de l’environnement de la wilaya de Batna avec pour thème “présentation et discussion de la stratégie nationale de la gestion intégrée à l’horizon 2035”.
Cette rencontre a eu lieu dans la salle de conférence de l’hôtel des Jasmins en présence du chef de cabinet Boulahjel Mohamed, un représentant du ministère, des experts étrangers, les directeurs de l’environnement, des professeurs de l’université.
Le panel régional pour la discussion de la stratégie a été dirigé par le directeur Toufik Dekhinet tout en indiquant au Matin d’Algérie que depuis le lancement des programmes nationaux du PROGDEM 2002 et du PNAGDES 2003, l’Algérie a investi beaucoup d’efforts dans la gestion des déchets.
Le Dr Shérif Arif et chef d’équipe du projet de la stratégie de la gestion intégrée des déchets pour l’horizon de 2035 a indiqué au Matin d’Algérie que ce projet a été confié à un bureau d’études de la coopération internationale allemande GIZ avec deux autres bureaux d’études installés en France et en Belgique. “Ce projet nous a permis de faire un état des lieux et la mise en place d’un système dans le domaine des déchets entre autres les aspects de la session des déchets depuis la collecte jusqu’au transport et de mettre en clair des informations permettant de fixer les objectifs de cette stratégie de recycler les déchets et diminuer les risques sanitaires et environnementales”, indiqué le Dr Shérif Arif.
La valorisation des déchets est estimée à 88 milliards de Da à l’horizon 2035. “Il y a aussi un marché pour le secteur privé notamment dans la collecte et le transport de la valorisation des déchets estimée à 55 milliards de Da”, a souligné le Dr Shérif A.
En outre, cette rencontre, animée par des experts nationaux et ceux du programme d’appui à la politique sectorielle de l’environnement en Algérie (PAPSE, financé par l’Union européenne), a permis à l’assistance composée des présidents des 61 assemblées populaires communales (APC), des chefs de daïras, dont la plupart étaient absents, des représentants des secteurs concernés ainsi que ceux du mouvement associatif de la wilaya, de s’imprégner des objectifs de cette stratégie nationale et du plan de gestion intégrée et de valorisation des déchets à l’horizon 2035. Selon le programme détaillé dans le communiqué érigé par les experts lors de la rencontre organisée , celle-ci repose aussi sur les objectifs de mise en œuvre du principe pollueur-payeur et de couverture à 100% des frais opérationnels de la collecte et du traitement en combinant plusieurs instruments économiques liés à la gestion des déchets à travers les taxes forfaitaires et variables, prix des services et responsabilité élargie des producteurs. La quantité des déchets, estimée en 2016 en Algérie à environ de 34 millions de tonnes, s’élèvera en 2035 à 73 millions de tonnes, une augmentation due à la croissance de la population qui atteindra 50 millions d’habitants en 2035, ainsi que le développement du potentiel économique qui engendrera l’augmentation des déchets de 0,8 à plus de 1,23 kg par habitant, selon les études prévisionnelles.
Les coûts annuels de gestion des déchets, subventionnés totalement par l’Etat en 2016 (année de la réalisation de la même étude) ont été estimés à 73 milliards de DA, et devront être en 2035 de l’ordre de 178 milliards DA, d’où la nécessité de changements structurels dans la gestion des déchets pour assurer l’engagement du pays par rapport aux objectifs de développement durable, se conformer au nouveau modèle économique par l’instauration des équilibres financiers et s’orienter vers une économie verte.
L’avènement de cette économie verte sera à l’origine, entre 2019 et 2035, de la création de 30.000 nouveaux emplois dans le secteur privé, une réduction des émissions nettes des gaz à effet de serre de 45 millions de tonnes équivalent CO2, un gain environnemental équivalent en terme économique à environ 150 milliards DA, a-t-on fait savoir.
Les cinq objectifs de cette stratégie ont été auparavant approuvés par le comité de pilotage et présentés lors de sept rencontres nationales organisées durant les mois de juin et juillet derniers à travers le pays, ont rappelé des cadres du ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables présents à cette rencontre à Batna.
Cette stratégie repose qui cinq objectifs, à savoir la limitation de la génération des déchets ménagers et assimilés (DMA) à 1,1 kg par habitant et la favorisation de la prévention des déchets des autres flux, l’encouragement du tri sélectif à la source, de manière à recycler ou composter 30% des DMA, 30% des déchets spéciaux (DS) et 50% des déchets inertes, en plus de l’éradication des décharges sauvages, la gestion des risques post-fermetures pour tout type de décharges et l’élimination des déchets ultimes à travers les centres d’enfouissement technique (CET) conformes aux standards internationaux, selon une présentation de cette stratégie.