La réception par le président de la Commission de l’Union africaine, Mohamed Faki « des lettres de créance d’une diplomate marocaine prétendant être la « représentante permanente » de l’Union du Maghreb auprès de l’Union africaine a suscité la réprobation de l’Algérie qui a qualifié la démarche du représentant de l’Union africaine de téméraire et d’imprudente ».
La réaction est consignée dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public ce dimanche 16 avril 2023.
« L’Algérie exprime son profond étonnement face à la décision désinvolte et irréfléchie du président de la Commission de l’Union africaine, M. Mahamat Faki, de recevoir les soi-disant +lettres de créances+ d’une diplomate marocaine se présentant faussement en qualité de +Représentante permanente+ de l’Union du Maghreb arabe auprès de l’Union Africaine », lit-on dans le communiqué qui a, en outre, estimé que « ce comportement irresponsable est plus qu’inacceptable car il intervient après des protestations urgentes des autorités algériennes auprès de la Commission de l’Union africaine, afin d’examiner sans objet cette prétendue nomination qui, selon les textes réglementant de l’Union du Maghreb arabe, ne relèvent pas des attributions du secrétaire général de l’UMA, dont le dernier mandat a finalement expiré le 1er août 2022, sans possibilité de prolongation ».
Dans le même ordre d’idées, la même source a indiqué qu' »elle n’avait pas été consultée sur cette nomination, intervenue en dehors des règles stipulées dans le traité fondateur de l’Union du Maghreb arabe en février 1989, qui requiert, en l’occurrence, le vote à l’unanimité des États membres au niveau du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe, qui est la seule instance habilitée à décider de cette nomination et à établir des relations de coopération avec d’autres groupements régionaux et internationaux, comme le prévoit notamment l’article 6 du traité instituant l’Union du Maghreb Arabe, les articles 5 et 7 du Statut Général définissant les attributions du Secrétaire Général de l’Union du Maghreb Al-Arabi, ainsi que selon la décision du Conseil de Présidence en date du 23 février 1990″.
En revanche, l’Algérie a réfuté le terme « temporaire » utilisé par la Commission de l’Union africaine, le considérant comme une « astuce juridique » pour traiter avec l’ancien secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe et tient à souligner que le traité de février 1989 instituant l’Union du Maghreb arabe ne prévoit pas ce poste.
Le communiqué s’est également étonné de l’acquiescement du président de la Commission de l’Union africaine à un processus malsain de manipulation qui ne sert en rien les intérêts de l’Union du Maghreb et de l’Union africaine.
En conclusion, l’Algérie a appelé la Commission de l’Union africaine à clarifier sa « position définitive concernant cette violation flagrante et inacceptable du protocole et des normes légales, sans préjudice des mesures éventuelles en fonction de l’évolution de cette affaire ».
Samia Naït Iqbal