Une semaine après la fermeture de la librairie Cheikh, le wali de Tizi-Ouzou est revenu sur sa décision en ordonnant sa réouverture.
S’il faut prendre acte de cette décision qui a désamorcé une provocation d’autant plus troublante qu’elle survient dans une climat politique délétère, ce revirement a été rendu possible grâce à la mobilisation de citoyens et de citoyennes indignés sur les réseaux sociaux, mais surtout grâce aux éditeurs, auteurs et conférenciers qui ont boycotté le Salon du livre du Djurdjura pour protester contre la forfaiture.
L’absence du code « ventes dédicaces dans le registre de commerce » de la librairie invoquée par l’arrêté de fermeture est une monstruosité juridique qui n’est appliquée que pour les librairies de Kabylie.
Après l’interdiction du Festival Racont’Arts, des cafés littéraires et de tous les espaces culturels autonomes, le contrôle policier des activités littéraires est une nouvelle mesure discriminatoire qui conforte le statut particulier dans la répression imposé à la région.
Ces provocations, dont il reste à percer les objectifs, doivent cesser. Les autorités doivent respecter les lois de la République qu’elles sont chargées d’appliquer.
En attendant, seule la vigilance citoyenne et la mobilisation solidaire pacifique pourront déjouer le désordre programmé par les manipulateurs de l’ombre.
Arezki Aït Larbi