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La Libye toujours dans le chaos cherche à se relever

Réunion à Paris

La Libye toujours dans le chaos cherche à se relever

Le chef du gouvernement d’union nationale, Fayez Sarraj et le maréchal Haftar, le puissant chef de la région est, s’affrontent à distance.

La Libye, où des autorités rivales, à Tripoli et dans l’Est, se disputent le pouvoir, a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

Une conférence réunira les principaux responsables libyens, acteurs déterminants dans la résolution de la crise libyenne, a-t-on précisé lors d’un briefing à l’Elysée, citant le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale de Libye, Fayez al-Sarraj, le chef de l’armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, le président du Haut Conseil d’Etat libyen, Khaled al-Mechri, le président de la Chambre des représentants, Aguila Salah Issa, ainsi que des chefs de milices, dont le chef des brigades de Misrata, et des responsables qui viennent de toutes les villes libyennes.

« L’objectif principal pour les responsables libyens est de se mettre d’accord sur un texte devant la communauté internationale et les organisations internationales. Chacun doit présenter un front uni, un visage uni en vue de la sortie de crise », a-t-on souligné, précisant que le texte qui est en « finalisation » prévoit un calendrier du processus électoral.

Une présidentielle devrait se tenir en septembre prochain.

Kadhafi tué

En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe, une contestation violemment réprimée débute à Benghazi (est), avant de s’étendre. En mars, une coalition emmenée par Washington, Paris et Londres, lance une offensive après un feu vert de l’ONU.

Le 20 octobre, Kadhafi, en fuite depuis août et la prise de son QG à Tripoli par les rebelles, est tué dans le dernier assaut contre sa région d’origine, Syrte, à l’est de Tripoli.

Le 23 octobre, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, proclame la « libération totale » du pays.

En août 2012, le CNT remet ses pouvoirs au Congrès général national (CGN, Parlement) élu un mois plus tôt.

Groupes radicaux

Le 11 septembre 2012, quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens, sont tués dans une attaque contre leur consulat à Benghazi. Un groupe jihadiste lié à Al-Qaïda est accusé d’être derrière l’attaque.

Le 23 avril 2013, un attentat à la voiture piégée vise l’ambassade de France à Tripoli, blessant deux gardes français. La plupart des ambassades étrangères ferment.

Divisions

Le 16 mai 2014, le général dissident Khalifa Haftar, proche de l’Egypte et des Emirats arabes unis, lance une opération contre les groupes jihadistes à Benghazi. Plusieurs officiers de la région orientale rallient sa force paramilitaire, autoproclamée « Armée nationale libyenne ».

Le 25 juin, après de nouvelles élections, le CGN est remplacé par un Parlement dominé par les anti-islamistes.

Fin août, après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, coalition hétéroclite de milices dont certaines islamistes, s’empare de Tripoli, et réinstalle le CGN. Un gouvernement est mis en place.

Le gouvernement d’Abdallah al-Theni et le Parlement élu en juin s’exilent dans l’Est. Le pays se retrouve avec deux gouvernements et deux Parlements.

L’EI profite du chaos

En décembre 2014, le groupe Etat islamique (EI), tirant profit de l’absence d’Etat, s’implante en Libye où il revendique son premier attentat.

En juin 2015, il s’empare de Syrte, à 450 km à l’est de Tripoli. Il en sera chassé fin 2016.

Deux autorités rivales

En décembre 2015, après des mois de négociations, des représentants de la société civile et des députés signent à Skhirat (Maroc), un accord parrainé par l’ONU, mais les deux Parlements rivaux émettent des réserves. Le Conseil de sécurité de l’ONU l’entérine. Un « gouvernement d’union nationale » (GNA) est proclamé.

En mars 2016, son chef Fayez al-Sarraj arrive à Tripoli. Dans l’Est, le cabinet parallèle, soutenu par le général Haftar, et le Parlement, élu en 2014, lui restent opposés.

Rencontre près de Paris

En juillet 2017, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar s’engagent sur un processus de sortie de crise lors d’une rencontre près de Paris sous les auspices d’Emmanuel Macron, sans résultats concrets sur le terrain.

En décembre, l’ONU estime que l’accord de Skhirat « demeure le seul cadre viable pour mettre fin à la crise politique ». Khalifa Haftar affirme que l’accord a expiré, et avec lui le mandat du GNA. Il dit cependant appuyer la tenue d’élections en 2018, tout en menaçant implicitement de prendre le pouvoir si ce processus n’aboutit pas. Ahmed Ouyahia représente le président Bouteflika à cette rencontre.

Attaques

Le 13 janvier 2018, au moins 20 personnes sont tuées lors de combats entre forces de sécurité et un groupe armé qui lance une attaque contre l’aéroport international de Mitiga, près de Tripoli. Les assaillants cherchaient à libérer des jihadistes détenus sur le site de l’aéroport.

Le 23 janvier, un double attentat à la voiture piégée fait près de 40 morts à Benghazi.

Le 2 mai, deux kamikazes de l’EI attaquent le siège de la Commission électorale à Tripoli, tuant 14 personnes.

Opération à Derna

Le 7 mai, le maréchal Haftar, après une hospitalisation d’au moins deux semaines à Paris, annonce une opération militaire pour « libérer » Derna, seule ville de l’Est libyen qui échappe à son contrôle et sous la coupe de groupes jihadistes.

Auteur
Avec AFP/APS

 




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