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La Maison Blanche tente de calmer la polémique après la diffusion d’informations militaires

Le gouvernement du président Donald Trump a contre-attaqué mardi 25 mars, alors que l’affaire du journaliste de The Atlantic ayant reçu des informations confidentielles sur des opérations militaires continue de monter.

Les responsables de la sécurité nationale ont été auditionnés au Congrès sans réussir à convaincre, inquiétant également des élus républicains. Tandis que la Maison Blanche tente de minimiser la fuite, les Démocrates réclament la démission des responsables. Ce mercredi, le magazine a publié le plan d’attaque militaire de l’armée américaine contre les Houthis au Yémen.

Les démocrates promettent de ne rien lâcher. Dans une lettre adressée à Donald Trump, le chef de la minorité à la Chambre des Représentants réclame, comme nombre de ses collègues, la démission du chef du Pentagone après la révélation de l’affaire, rapporte la correspondante de Rfi à New York. « Pete Hegseth est le secrétaire à la Défense le plus incompétent de l’histoire américaine », écrit Hakeem Jeffries dans sa lettre au président. Il accuse le secrétaire de la Défense d’avoir « agi avec désinvolture et imprudence en partageant des plans de guerre détaillés sur un groupe de discussion non sécurisé ».

Les démocrates réclament aussi la démission du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, à l’origine de la création du groupe de discussion sur Signal. Quelques rares voix républicaines se sont jointes aux critiques, appelant à une enquête interne, pour « Éviter que de telles failles ne se reproduisent ».

Pas sûr que l’affaire se termine là, puisque le journaliste de The Atlantic a fait savoir qu’il avait d’autres informations à révéler. Ce mercredi, le magazine américain a d’ailleurs publié le plan d’attaque militaire de l’armée américaine contre les Houthis au Yémen. La publication inclut des copies d’écran de messages du ministre américain de la Défense avec les horaires précis des frappes contre le groupe rebelle du Yémen, avant que celles-ci n’aient eu lieu.

De son côté, la Maison Blanche tente de minimiser l’affaire. Sur Fox News, Mike Waltz a dit assumer toute la responsabilité, tout en reconnaissant avoir créé le groupe de discussion, mais insistant sur le fait qu’il ignorait comment le journaliste de The Atlantic s’est retrouvé là. « Maintenant, il faut passer à autre chose », a-t-il ajouté.

Trump parle d’un « pépin […] sans gravité »

Le président américain, entré en fonction en janvier, a estimé lors d’un appel téléphonique avec la chaîne NBC qu’il s’agissait du « seul pépin en deux mois, et au final sans gravité ».

Donald Trump a ensuite déclaré que Jeffrey Goldberg, qui a révélé avoir été ajouté par erreur à un groupe de discussions des plus hauts responsables américains, était un « tordu ». Il a assuré que « tout le monde se fiche » de ce que publie The Atlantic, dont Jeffrey Goldberg est le rédacteur en chef.

À propos de son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, le président a dit qu’« il fait de son mieux » et « c’est un homme très bien ». Donald Trump a jugé, pendant un échange avec la presse à la Maison Blanche, que ce dernier n’avait pas à s’excuser.

« S’il n’y avait pas d’informations classifiées, pourquoi ne pouvez-vous pas partager la discussion ? »

« Il n’y avait pas d’informations classifiées partagées » a affirmé pour sa part la directrice du renseignement Tulsi Gabbard, assaillie de questions par les élus démocrates pendant une audition, prévue de longue date, au Sénat. « S’il n’y avait pas d’informations classifiées, pourquoi ne pouvez-vous pas partager l’intégralité de la discussion avec nous ? », demande le sénateur démocrate Mark Warner pendant l’audition.

Différemment de Tulsi Gabbard, le patron de la CIA John Ratcliffe a lui admis avoir participé à cette boucle de messages. Auditionné en même temps que Mme Gabbard, il a toutefois défendu un usage « autorisé et légal » selon lui de cette application pour ces échanges entre le vice-président J.D. Vance, le ministre de la Défense Pete Hegseth et le chef de la diplomatie Marco Rubio, parmi d’autres.

Le sénateur démocrate Mark Warner a ainsi fustigé « l’attitude négligente, imprudente, incompétente » des lieutenants du président républicain.

L’affaire semble du pain béni pour l’opposition démocrate, qui peinait jusqu’ici à trouver un angle d’attaque contre Donald Trump.

RFI

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