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La mascarade

REGARD

La mascarade

Les Algériens n’en reviennent pas : la mascarade électorale de 12 juin dernier a dépassé toutes les bornes. Le système se régénère et prend un autre visage sous les apparences de la légalité. Le fœtus du mal est toujours là, à croître et à sévir dans le corps de la pauvre Algérie.

Mais la révolution de la rue menée par le peuple pour le changement  a-t-elle raté le coche ? La question semble travailler en profondeur les masses depuis que le triade FLN-RND-MSP est donnée pour vainqueure dans une élection largement boudée par les Algériens. Tebboune a-t-il pris la mesure de cette désaffection massive ?

Sait-il que le divorce pouvoir-société est désormais consommé? Quelle alternative propose-t-il aujourd’hui si le scénario tourne à la violence ?

Le climat liberticide qui prévaut, ces dernières semaines, en Algérie n’augure rien de bon et le verrou imposé au cri du peuple jure avec ces promesses faites par les haut responsables pour une Algérie nouvelle, en rupture avec l’ancien système. 

Comment gérer l’après-12 juin ?

Faut-il continuer à battre le pavé contre un régime qui est sourd à l’appel de détresse du peuple ? Ou faut-il changer de stratégie de lutte et aller dans la radicalisation du mouvement ?

Tout change pour que rien ne change! Voilà le constat de deux ans de mobilisation et il est affligeant. Fatiguée, la vox -populi prend les réseaux sociaux pour tribune officielle alors que la rue « bleutée » par les forces de répression lui a été interdite.

« Vous savez, écrit un prof d’université sur son mur Facebook, ce qui me fait le plus mal dans ces élections, c’est le gaspillage du papier qu’on ne peut plus malheureusement récupérer car déjà imprimé. J’ai lu hier, poursuit-il, que les autorités ont imprimé 1 milliard de feuilles ! Si chaque feuille est de 21×27, cela donne donc au total 2 millions de rames jetées par les fenêtres. S’y ajoute encore toutes ces affiches qui ont sali les murs du pays.

Si, au moins, tout ce papier avait dégagé une APN crédible, légitime et pérenne, on se serait permis de fermer les yeux, mais la réalité est autre : tout cet argent puisé dans le trésor public n’a servi, finalement, qu’à recycler  le même système responsable de nos malheurs. Cela fait vraiment mal au cœur.

Je ne connais pas la consommation en papier des services administratifs du pays, mais je devine le soulagement que ce budget faramineux aurait apporté aux diverses administrations, en matière de logistique, du papier, du matériel. 

A titre d’exemple, on aurait pu faire don de ce papier à nos étudiants pour imprimer leurs mémoires ou leurs thèses, eux qui lessivent de la poche de leurs parents toutes ces dépenses. En attendant, conclut-il, on continue encore à broyer du noir et à souffrir en silence devant cette énième fuite en avant. »

Auteur
Kamal Guerroua

 




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