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La médecine, le syndicat, l’opposition, et inchallah…

Certains ont des pulsions sexuelles. De ce côté-là je gère, Docteur. J’ai plutôt des pulsions nostalgiques. Et quand ça m’envahit, j’ai pour me calmer besoin d’urgence d’entendre les « frères » arabo-berbéro-musulmans parler dans leurs langues maternelles, les originelles, les vraiment vraies.

Je me précipite alors dans un quartier « chénou » pour les écouter à loisir, et je consomme avec boulimie les radios et télés communautaires.

C’est ainsi que j’ai découvert un nouveau signe de ponctuation verbale : inchallah. Mes « frères » insèrent quasiment après chaque mot un inchallah, genre : « je suis malade, in challah je vais guérir. J’ai été licencié mais inchallah je trouverai bientôt du boulot. Et puis, le gouvernement va inchallah me lâcher la bride inchallah. Il me la tient ferme depuis que j’ai posté un ouf sur FB. In challah tout s’arrangera, j’ai l’espoir, inchallah ».

J’entends Allah dire : « c’est bon, c’est bon, j’ai compris, pas la peine d’en faire des tonnes d’inchallah ».

Je m’étais dit que ça suffirait peut-être pour Allah si on lui mettait seulement un inchallah au début, ou à la rigueur un inchallah au début et un autre à la fin. En espagnol (dans l’écrit), on procède ainsi en mettant pour les phrases exclamatives un point d’exclamation au début (inversé) et un autre à la fin (¡ et !), pareil d’ailleurs pour les phrases interrogatives (¿ et ?). Je n’irai pas jusqu’au blasphème en proposant d’inverser à l’espagnole l’inchallah du début. Diable !

Ce qu’il ne faut surtout pas faire, c’est de traduire dans une autre langue ce genre de phrases saturées d’inchallah. Cela donnerait en français (je n’ai que cette langue sous la main) ceci :

« Je suis malade, je vais guérir si Dieu le veut. Après, si Dieu le veut je trouverai du boulot. Et puis, le gouvernement va, si Dieu le veut, me lâcher la bride si Dieu le veut. Il me la tient ferme depuis que j’ai posté un ouf sur FB. Si Dieu le veut tout s’arrangera, j’ai l’espoir, si Dieu le veut ».

Question : s’il advenait que Dieu hésite à vouloir ?

Il faut donc impérativement toujours prévoir un plan B.

À bientôt.

Inchallah !

Achour Wamara

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