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La militante anticolonialiste Juliette Acampora s’est éteinte

La militante anticolonialiste algérienne Juliette Acampora, d’origine espagnole, est décédée jeudi, dix ans après son mari Georges, considéré comme un héros de l’indépendance pour son engagement dans la lutte contre les forces françaises, a annoncé la présidence algérienne.

Juliette Acampora sera inhumée samedi au cimetière chrétien de Bologhine à Alger.

Son décès survient un peu plus de dix ans après celui de son mari Georges Acampora, condamné à mort durant la guerre d’indépendance contre la France (1954-1962) mais dont la peine ne fut pas exécutée. Juliette cette fille d’émigrés espagnols des années 1920 habite le même appartement depuis l’indépendance. « C’était chez un docteur français, ma mère faisait son ménage. Il lui a laissé le logement quand il est parti avec tous les autres. L’immeuble s’est vidé d’un coup. Ma mère gardait toutes les clés, mais personne n’est revenu», racontait-elle à Télérama.

Georges Acampora, mort à l’âge de 86 ans, s’était engagé auprès de la résistance nationaliste dès le début de la guerre d‘Algérie le 1er novembre 1954. D’abord membre du Parti communiste algérien (PCA), il rejoignit comme combattant l’Organisation civile de la résistance après un accord entre le PCA et le Front de libération nationale (FLN).

Né dans le quartier algérois de Bab El Oued, Georges Acampora avait mené toutes les grèves syndicales dans la célèbre fabrique de cigarettes Bastos de ce quartier algérois, avant d’adhérer à la lutte pour l’indépendance.

En 1956, il est condamné à mort pour l’attentat contre le commissariat de police de la Redoute (El Mouradia), sur les hauteurs de la capitale. Mais il échappe à la guillotine car il était jugé dans d’autres affaires avant la suspension des exécutions après l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958 et le début des négociations entre l’Algérie et la France.

Il occupa de hautes fonctions au sein de la Protection civile algérienne, dont il devint lieutenant-colonel, avant de prendre sa retraite à la fin des années 1980. Georges Acampora a été un fidèle soutien du Matin quand le clan Bouteflika avait lâché ses sbires contre notre journal. Il a été aussi présent lors de l’incarcération de Mohamed Benchicou, ancien directeur du Matin.

L.M./AFP

 

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