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La « nouvelle Algérie » et la presse à deux vitesses

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La « nouvelle Algérie » et la presse à deux vitesses

Après le communiqué du ministère de la Communication qui menace la presse de sanctions sévères pour divulgation d’informations qui remettent en cause le discours officiel sur le traitement de l’épidémie de la Covid-19, voilà qu’on apprend que la presse publique peut circuler à sa guise sur le territoire nationale, excluant de fait, la presse dite indépendante. 

Etrangement ce sont les services de la wilaya d’Alger qui ont donné instruction aux autorités compétentes pour laisser libre champ aux journalistes et travailleurs de la presse publique. Par cette sortie, la wilaya d’Alger se mue en un ministère de la Com, voire de l’Intérieur bis !

En effet, selon une dépêche APS, lesdits services ont adressé samedi deux correspondances aux services de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale de la wilaya indiquant que les journalistes, techniciens et travailleurs de la presse publique sont autorisés à se déplacer entre les wilayas sur simple présentation d’un ordre de mission signé par leurs employeurs.

Dans deux correspondances adressées au chef de la sûreté de wilaya d’Alger et au commandant du Groupement territorial de la Gendarmerie nationale d’Alger, les services de la wilaya ont précisé que « les journalistes, techniciens et travailleurs de la presse publique, relevant de l’Etablissement public de télévision (EPTV), de la Télédiffusion d’Algérie (TDA), de la Radio nationale, toutes chaînes confondues, et d’Algérie Presse Service (APS) sont autorisés à se déplacer entre les wilayas sur simple présentation d’un ordre de mission signé par leurs employeurs ». Le fait du prince est acté.

Attention aux récalcitrants ! Dans ses correspondances, la wilaya d’Alger a prié les services concernés d’instruire leurs services à l’effet de faciliter la mission des agents concernés par ces autorisations.

Ces correspondances actent une presse à « deux collèges ». Mais cache une autre réalité, tout un chacun sait que la presse publique a renoncé depuis belle lurette à son rôle d’information destinée au public, mais s’est muée en un service de communication entièrement vouée au pouvoir en place. 

La liberté de la presse est plus que jamais mise entre parenthèses. Depuis décembre, les coups de boutoir se multiplient pour faire taire les derniers îlots de liberté.

Loin de se suffire de menaces claires destinées aux rares médias toujours « impertinents », le pouvoir en place empêche les journalistes de circuler pour rechercher les informations. 

En quoi et pourquoi la presse publique doit-elle avoir plus de liberté de circuler que la presse dite indépendante ? Y a-t-il donc un lien entre les prérogatives de la wilaya d’Alger avec l’exercice du métier de journaliste ?

 

Auteur
Yacine K.

 




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