Site icon Le Matin d'Algérie

La nuit du doute : de la Lune aux certitudes cosmiques !

L'espace

Cette nuit du doute qui s’invite chaque année pour annoncer le mois du Ramadan délimite à elle seule le gouffre abyssal qui sépare le monde musulman de tout ce qui est en rapport avec les sciences et les avancées scientifiques !

Pendant que toute une mascarade d’observations du croissant lunaire est organisée dans chaque pays musulman, le monde qui avance s’agite autour de d’une question relative au pluralisme cosmique ; c’est à dire de la possibilité des mêmes règles d’apparition et de développement de la vie à l’échelle galactique !

Les missions spatiales, en cours et en projet, sont si nombreuses qu’il est impossible de toutes les répertorier, encore moins les détailler, dans une seule chronique. Le but ultime de ces missions étant de découvrir si la vie telle que nous la connaissons sur Terre  a pu se développer dans d’autres planètes et lunes de notre système solaire et si elle s’y développe encore, avant d’en étendre les mêmes lois à tout l’univers !

Petit rappel d’astrobiologie (ou d’exobiologie)

Le constituant de toute vie végétale et animale sur Terre est l’eau. À titre d’exemple le corps humain est composé d’environ 3/4 de son poids de ce liquide précieux !

Jusqu’à il y a à peine quelques décennies, nous croyions que l’eau était une caractéristique exclusive de notre jolie planète bleue et que la photosynthèse produite par les rayons du soleil était essentielle pour l’apparition et le développement de la vie telle qu’elle est apparue sur Terre. Or, on sait maintenant, grâce à de nombreuses missions spatiales, les unes connues du grand public, d’autres pas, que l’eau se trouve en abondance dans de nombreux corps célestes de notre système solaire. Sous forme de glace, elle s’éparpille de notre jolie lune aux confins de la ceinture de Kuiper, au delà de Pluton. Sous forme liquide et en surface, on ne la trouve nulle part à l’extérieur de notre planète. Cependant, elle semble se trouver en profondeur dans ces nombreux corps célestes ! Mais diriez vous, comment peut-on espérer trouver des formes de vie dans les abysses des océans souterrains ?

Jusqu’à il y a quelques décennies, nous croyions que la photosynthèse produite par les rayons du soleil était un processus nécessaire pour le développement de la vie. Or il n’en est rien ! Des organismes vivants ont été découverts sur Terre, à des profondeurs où la luminosité est égale à zéro ! En fait, pour que la vie puisse apparaître et se développer, il faut et il suffit d’une source d’énergie propice. Et les profondeurs marines regorgent de sources thermiques ! Et c’est là que les choses s’emballent  !

Avancées récentes sur la quête de vie extraterrestre

Mars : bien que l’eau ne se trouve qu’à l’état solide sous forme de pergélisol sous la croûte martienne, les recherches se focalisent sur les traces de vie antérieure, car les analyses et les observations par les robots Opportunity, phœnix persévérance, etc. ont, pour chacune, contribué à reconstituer le puzzle martien. On sait qu’il y a quelques milliards d’années, sur Mars coulait de l’eau en abondance et que des océans recouvraient sa surface. Tout porte à croire que les mêmes conditions que celles qui prévalent sur Terre ont caractérisé la planète rouge en des temps reculés de son évolution. Si vie il y a eu, elle a certainement laissé des traces.

Le robot Perseverance, pour ne parler que de lui, continue d’arpenter la surface de la planète rouge pour y déceler ces traces éventuelles de vie. Et, désormais, les preuves de présence d’eau sur Mars s’accumulent. Presque tous les échantillons martiens du rover contiendraient des composés organiques, ces molécules favorables à l’éclosion de la vie.

Mais nous n’aurons des preuves absolues que quand on pourra analyser sur Terre le sol martien. Selon le scénario en vigueur, deux sondes spatiales développées respectivement par la NASA et l’Agence spatiale européenne doivent être lancées en 2026 dans le but de récupérer les échantillons de sol déposés sur Mars par l’astromobile Perseverance et les ramener sur Terre en 2031.

Lunes de Jupiter et Saturne

De tous les candidats à la découverte de la vie dans le système solaire externe, Europe, Encelade et Titan sont les plus prometteurs, respectivement lunes de Jupiter pour la première et de Saturne pour les deux autres. Même si leurs dynamiques en surface ne se ressemblent pas, il y a de fortes chances que de l’eau sous sa forme liquide y soit emmagasinée dans leurs profondeurs. Il suffirait alors de sources d’énergie thermique comme il s’en trouve au fond de nos océans pour que la vie y foisonne comme sur Terre. Des missions prochaines nous en apprendrons davantage !

Au-delà de ces lointains candidates, il faut savoir qu’en plus de pluton, Cérès, la plus petite planète (ou le plus gros astéroïde si vous préférez) connue du système solaire et qui fait partie de la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter fait aussi objet d’attention.

Pourquoi se focaliser sur ces astres du système solaire alors que des exoplanètes, pour certaines situées dans la zone habitable, ont été découvertes par milliers ces dernières années ? Tout simplement parce que la plus proche, Proxima b se trouve à plus de quatre années lumière de nous ! Seules des analyses spectrales de leurs atmosphères seront possibles. Bientôt, le télescope James Webb pourra nous renseigner sur la présence ou non de vapeurs d’eau ainsi que la signature de traces éventuelles d’éléments organiques.

En termes de statistiques, nous avons la certitude que des mondes habitables et certainement habités se baladent à foison dans l’univers, mais l’homme de sciences n’en sera convaincu qu’une fois des preuves irréfutables lui seront présentées.

Au milieu de ces certitudes scientifiques, le doute subsiste encore !

Pendant ce temps, en pleine nuit du doute, cette incertitude béante nous est présentée sous forme de certitude absolue, à ne remettre en question sous aucun prétexte sous peine de représailles dont des Raef Badawi en subissent encore les séquelles à la source même de cette certitude ! Les non-jeûneurs de Tizi-Ouzou en connaissent un bout…

Au milieu des évidences scientifiques absolues, le regard pointé et limité à notre Lune, le monde musulman se complait dans le doute permanent !

Et ça continue encore et encore… vie extraterrestre ou pas ! Al wakhda !

Kacem Madani

Quitter la version mobile