Mercredi 27 février 2019
La panique dans la demeure du régime Bouteflika
Non contents d’être discrédités de fond en comble par le peuple, pris de panique, les porte-paroles d’un pouvoir agonisant s’enorgueillirent à menacer la société dans une véritable aporie.
Tous les coups sont permis pour se maintenir à leur petite place. Dans leurs cubicules, ils ressortent dans leurs vieux tiroirs de mauvais souvenirs pour effrayer la population, et ils avertissent dans un style de verbiage propre à eux : les injures et les outrages. Soutenus, dans leurs folles idées, par des médias et des journalistes n’ayant aucune conscience professionnelle, motivés par l’argent facile, ils neutralisent les bonnes volontés dans un dilettantisme exagéré.
Tentatives à la résurgence des souvenirs de la décennie noire
Les appels anonymes pour du 22 février à 14 heures ont créé une hésitation et une polémique à cause d’un timing qui répond à un agenda des islamistes, c’est-à-dire après la prière du vendredi. Les acolytes ont espéré voir les manifestations infestées de barbus et d’intégristes pour discréditer le mouvement, ce qui ne fut pas le cas. C’est un revers, un échec pour les poltrons, et c’est une victoire, un grand pas pour les démocrates.
C’est du réchauffé qui ne passe plus, le peuple n’a pas mordu à l’hameçon. On a beau cherché dans les différentes marches pour trouver des images semblables à celles des années 90 organisées par le FIS sous les yeux d’un pouvoir complice, mais en vain. Ni barbus, ni kamis et ni slogan de charia ….
Le peuple est le seul héros, il a marché pour la dignité.
Cette tentative n’a pas abouti, donc il faut passer à la vitesse supérieure. Sans foi ni loi, il est temps d’allumer la flamme. Le prétexte d’arrêter Ali Ben-Hadj est une belle occasion pour nourrir la haine chez les intégristes et les faire réagir. Ce que ces mendiants du pouvoir n’ont pas compris, l’époque de manipuler les fondamentalistes est révolue, l’islamisme ne fait plus recette, et le peuple les a discrédité. On a assez joué.
En fait, l’objectif est de chercher la moindre occasion pour justifier une riposte cinglante, et la contenir par la suite afin de faire passer certaines décisions.
L’affolement, la menace et la manipulation dans le sens du poil
Sidi-Said de l’UGTA, un personnage qui ne tient aucun autre langage que celui de la menace et de l’invective, il va droit au but pour nous mettre en garde contre le terrorisme. Il a choisi l’occasion de l’anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures pour s’exprimer sur l’affaire de Tiguentourine, il parle aux travailleurs d’un sujet qui ne les concerne pas en premier lieu, il se confond avec le programme de Gaid Salah.
Mouad Bouchareb du FLN qui a du mal à se remettre des marches de 22 février, n’a pas trouvé mieux pour circonvenir que de s’engager dans un discours satanique et blasphématoire pour dire aux Algériens que c’est le Dieu qui a envoyé Bouteflika. C’est un signe de fin de règne, la panique pousse à l’extrême jusqu’à diviniser un être qui d’ailleurs comme dieu ne parle qu’à travers des messagers !
Ouyahia du RND, le mal incarné, en plus de menacer le citoyen algérien en martelant que les élections auront lieu, il use de subterfuges pour lier les revendications populaires à une conférence de consensus national que compte organiser le pouvoir. Il essaye sans scrupule détourner toute cette forte mobilisation à son avantage. C’est pathétique, c’est du jamais vu dans le monde entier, il faut chercher longtemps dans les annales politiques internationales pour trouver une cupidité pareille.
Toujours inassouvis ces mécréants, en plus d’avoir siphonné toutes les caisses de l’état, et voilà, ils se permettent de voler l’espoir, la voix du peuple. Une voix qui leur demande de partir.
Amar Ghoul de TAJ et Sellal, deux compères de la pire burlesques, minimisent l’ampleur des manifestations en faisant mine d’ignorer les vraies raisons de ce soulèvement populaire. En jouant les prolongations, ils promettent de ne pas reculer et de poursuivre la mission pour aller vers les élections, c’est-à-dire d’être contre la volonté du peuple. De surcroît, à défaut de faire des blagues, Sellal verse dans la mièvre sentimentalité devant les téléspectateurs d’Amal TV pour leur dire que c’est « haram » de déchirer le portrait de Bouteflika.
Benyounes du MPA, connu pour être un excellent temporisateur, comme toujours, il est le dernier de la classe de l’alliance présidentielle à réagir et finir le ménage. Finalement il a cédé la parole au député Hadj Cheikh Barbara pour nous donner le résultat de ce référendum populaire en affirmant que juste 10 % de la population qui est sortie dans les rues, le reste, 90 %, est en faveur de Bouteflika. Un autre manipulateur des chiffres.
En dernier, pour fermer la boucle, le chef d’état-major de l’ANP, Gaid Salah, celui qui nous a promis de ne pas s’interférer en politique, s’est prononcé au sujet du fameux 22 février devant les militaires de la 6e région. Il rajoute une couche de plus pour dire «quelques Algériens poussés vers l’inconnu». Une chance qu’il ne s’est pas trompé au sujet de la nationalité des individus qui ont marché : ils ne sont pas des étrangers.
Comme des soliloques, les différents intervenants qui usent dans les diffamations, manipulations, menaces et mensonges sont coupables devant l’histoire. Leur départ est prééminent.
Les médias : le courage des uns et la lâcheté des autres.
Désormais, la majorité des médias du grand public ont conclu un pacte avec le diable. Sans mesurer leurs responsabilités de leurs flagorneries, des journalistes d’un certain niveau viennent de poser des gestes contraires à l’éthique de leur profession. La forte complaisance avec le pouvoir pour ne pas couvrir les différentes manifestations du 22 février et de faire un black-out sur les revendications populaires sont des méfaits qu’ils les disgracient systématiquement du métier.
La défection de la journaliste de la Chaîne III de son poste de rédactrice en chef, en l’occurrence Meriem Abdou pour dénoncer la manière de couvrir les événements de vendredi le 22 février est un acte de courage. Elle vient d’être sanctionnée en arrêtant son émission, de ses mots de sa page Facebook :
«J’aurai, en effet, voulu vous donner rendez-vous jeudi prochain à partir de 17h00, mais hélas l’arrêt de l’émission “L’Histoire En Marche” m’a été signifié aujourd’hui, à vous toutes et à vous tous je dis encore une fois Merci”».
Cependant, dans une lettre adressée à la direction par des journalistes des Chaîne III, Chaîne II, Chaîne I et RAI dont ils expriment leurs indignations face aux injonctions émises par des gens d’en haut pour empêtrer à leur métier. Mettre de côté leur professionnalisme au profit des oligarques est une atteinte à l’image de leur noble profession qui consiste à informer dans un intérêt général et à rapporter les faits d’une manière juste et équitable. Des journalistes de l’ENTV ont aussi tenu ce mercredi un rassemblement pour dénoncer la censure. Il était temps.
Croire à la justesse de la cause et fédérer le peuple, le combat, finira-t-il par triompher un jour ?