Alors que les Algériens attendent depuis plus de six mois l’entrée en vigueur effective de la nouvelle dotation touristique fixée à 750 euros, le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, s’est à nouveau dédouané de toute responsabilité dans le retard constaté. Selon lui, la mise en œuvre du dispositif relève exclusivement de la compétence de la Banque d’Algérie.
La fameuse ou fumeuse promesse d’une allocation touristique à 750€ vendue par Tebboune dans une de ses déclarations lumineuses, n’a pas fini de jeter le trouble. Elle remonte quand même à décembre 2024 lors d’un conseil des ministres. Mais comme elle n’a manifestement pas été chiffrée, ni prévue dans le budget de l’Etat, encore moins cadrée…
Eh oui l’improvisation, ça se paye cash ! Et en l’espèce le chef de l’Etat est irrattrapable !
Intervenant, jeudi, lors d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale, le ministre a rappelé que son département avait déjà rempli sa part du contrat. « Toutes les dispositions d’ordre logistique et technique ont été prises, notamment à travers les services des Douanes aux points de passage frontaliers », a-t-il justifié. Il a précisé que les guichets de change dans les aéroports, ports et postes frontaliers terrestres étaient opérationnels depuis avril dernier.
Mais pour ce qui est de l’entrée en application de la mesure — adoptée en Conseil des ministres en décembre 2024 et portant revalorisation de la dotation touristique à 750 euros pour les adultes et 300 euros pour les mineurs — le ministre a renvoyé les députés vers la Banque d’Algérie, seule habilitée, selon lui, à enclencher la procédure de distribution.
Un calendrier toujours flou
Abdelkrim Bouzred a bien affirmé que la Banque d’Algérie devrait « prochainement » lancer la mise en œuvre du dispositif. Mais aucune date précise n’a été communiquée, laissant planer un flou persistant à l’approche de la haute saison touristique.
Ce retard d’application nourrit un mécontentement croissant parmi les citoyens, ainsi que de vives critiques dans les milieux politiques et économiques. Il remet en lumière l’écart persistant entre le taux de change officiel du dinar et sa valeur sur le marché parallèle, où l’euro et le dollar continuent de s’échanger à des niveaux nettement supérieurs.
En l’absence d’un canal formel et accessible pour se procurer des devises, nombre de voyageurs sont contraints de se tourner vers le marché noir pour couvrir leurs besoins en devises. Ce déséquilibre alimente les tensions sur le dinar et entrave les efforts de l’État pour juguler la circulation monétaire informelle.
Manque de visibilité et perte de confiance
Pour de nombreux observateurs, le retard dans l’activation de la dotation touristique ne s’explique pas uniquement par des contraintes techniques. Il traduit, selon eux, un déficit de coordination entre les institutions concernées, ainsi qu’un manque de volonté politique à assumer pleinement les réformes promises.
La persistance du flou entourant l’application de la nouvelle dotation touristique — saluée comme un pas significatif vers la régulation du marché des devises et un moyen d’offrir aux Algériens plus de latitude dans leurs dépenses à l’étranger — ne fait que renforcer la défiance du public à l’égard des annonces officielles. À mesure que les délais s’allongent sans justification claire, la crédibilité des engagements gouvernementaux s’érode, sapant un peu plus la confiance des citoyens dans la volonté réelle des autorités de concrétiser les réformes promises.
En attendant, le citoyen demeure dans l’expectative, face à un charivari institutionnel qui entretient l’incertitude et alimente les spéculations sur le sort de l’allocation touristique, à l’approche d’une période estivale marquée par une forte demande en devises.
Il est vrai que les promesses de Tebboune n’engagent que le petit peuple qui y croit.
Sofiane Ayache
Si le prix du baril continue de remonter très fort, ça va permettre au pouvoir de ne pas perdre la face et d’appliquer ce que le président a « ordonné » vers la fin du mois de juillet, i.e quand le gros des vacanciers est rentré de la Tunisie ou de la Turquie.
Pas un seul Arabe n’est sujet ce genre de truc. Leur monnaie de chameau, contrairement a la monnaie de singe, est 100% CONVERTIBLE.
On se demande toujours pourquoi avoir pris une décision et ne pas l’appliquer par la suite. Pourtant elle a permis au dinar de reprendre des couleurs. Mais qu’ont fait les décideurs algériens pour que le moribond dinar se redresse? Rien, ils n’ont fait que l’enfoncer encore plus. Je ne suis pas financier ou économiste mais 1 E au taux officiel vaut 140 DA environ et 260 DA au marché noir. Où est l’erreur? Si l’euro vaut 200 DA à la banque le problème aurait été différend. A qui profite ce crime économique car il faut reconnaitre que la véritable valeur du dinar c’est malheureusement celle du marché noir qu’on le veuille ou non et les décisions bureaucratiques ,insensées et souvent intéressées…n’arrangent rien à la léthargie ambiante.