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La politique, c’est comme le foot : au finish, c’est l’Allemagne qui gagne !

Frank-Walter Steinmeier et Tebboune

Frank-Walter Steinmeier et Tebboune. Crédit photo : DR

La libération de l’écrivain Boualem Sansal a donné lieu à une déferlante de commentaires, pour la plupart, saluant l’intervention du président allemand auprès de son homologue algérien qui se serait laissé glisser par un geste humanitaire vers la libération de notre écrivain.

Pour d’autres, elle a laissé un goût amer, estimant que le rôle de la France n’a pas été suffisamment important pour se laisser entraîner par des comportements jubilatoires.

Il va sans dire que depuis un an, la France gère mal la situation avec des positions qui ne s’éloignent pas trop de celles d’une extrême droite revancharde. À cet égard, on peut énoncer, sans prendre le moindre risque de se tromper, que dans cette affaire, la France a pris une sacrée claque et subi une humiliation indéniable. 

Depuis l’arrestation de Boualem Sansal, Français et Algériens n’ont fait que chercher le moyen d’humilier l’autre. Les empoignades verbales se sont laissées glisser le long de pentes savonneuses dangereuses, avec une surenchère effarante d’ingrédients syntaxiques qui n’honorent pas toujours leurs auteurs. Chacun cherchant à humilier l’autre sur le dos de la liberté de notre Boualem national. Toutes les tentatives de calmer le jeu se sont soldées par de grands pschitt.

On nous avait fait croire que dans les coulisses les choses étaient différentes avec des échanges sages, courtois et matures. Les services secrets étant plus aguerris à ce genre de tractations.

Côté algérien, il n’est pas difficile d’imaginer le plan d’attaque élaboré par nos limiers, et qui consiste à convaincre les Allemands d’intervenir avec la promesse que leur demande serait honorée. Le résultat serait double, et il l’a été : humilier la France et redorer quelque peu le blason du régime d’Alger. Force est de constater que le coup est réussi. Pour preuve, tout le monde semble gober cette histoire de raisons humanitaires !? S’il y avait un peu d’humanité chez ces gens-là, ils ne se seraient pas permis de jeter en prison pour cinq ans, un jeune poète de 31 ans, juste pour avoir trouvé une symbiose fulgurante entre sa poésie et le Hirak. Comble d’ironie, ou de machiavélisme de haute facture, la condamnation de Mohamed Tadjadit a été prononcée au même moment que la libération de Boualem Sansal. Machiavélisme quand tu nous tiens !

À force d’avoir laissé s’exprimer les nuls, la France en a eu pour sa tronche. Un an d’envolées verbales, parfois frisant l’insulte -un terrain sur lequel en comparaison avec les affidés de notre système, la France peut aller se rhabiller, quoique …- n’ont fait que montrer la faiblesse du sérail politique français et la force diabolique du régime algérien. Ce n’est pas pour rien que les Généraux occupent le pouvoir depuis 1962 !

Au moment où ces lignes sont confectionnées, on apprend que Bruno Retailleau, encore lui, parle de capitulation après la suspension des régimes des retraites. Monsieur Retailleau serait mieux avisé de faire son Mea Culpa sur l’affaire Boualem Sansal, dans laquelle il a fait preuve d’un amateurisme sidérant sur fond de haine chronique inutile. Mais nous le savons tous, ces gens-là ont toujours raison.

Pour rester dans l’infantilisme qui a prévalu depuis un an et pour résumer les choses : France 0 – Algérie 1 (but de l’Allemagne).

À quand le prochain match ?

Kacem Madani

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