Site icon Le Matin d'Algérie

La présidence classe le MAK et Rachad « organisations terroristes »

COMMENTAIRE

La présidence classe le MAK et Rachad « organisations terroristes »

La présidence algérienne a annoncé ce mardi dans un communiqué l’inscription du MAK (mouvement indépendantiste kabyle) et Rachad (islamiste) basés à l’étranger sur la liste des «organisations terroristes» par le Haut conseil de sécurité.

Le Haut Conseil de Sécurité « penché sur les actes hostiles et subversifs commis par les mouvements dits (Rachad) et (MAK) pour déstabiliser le pays et attenter à sa sécurité, et décidé, dans ce cadre, de les classer sur la liste des organisations terroristes et de les traiter comme telles », selon le communiqué.

Cette décision, qui était attendue, vise le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), interdit en Algérie, et le mouvement Rachad, qui n’a pas d’existence légale en Algérie. Il est vrai que l’ENTV a diffusé il y a quelques jours le témoignage d’un jeune Kabyle qui a prétendu avoir vendu des armes à des militants du MAK, mais l’argumentaire et le témoignage pèche par un flagrant manque de crédibilité tant l’individu est non seulement peu recommandable, mais son récit tient de l’inimaginable.

Les deux mouvements politiques, MAK et Rachad n’ont, en réalité, rien qui les rapproche. Bien au contraire. Tout les sépare.

Autant le MAK est un mouvement, certes séparatiste mais d’essence républicaine et pacifique, ancré dans le pays profond. Quant à Rachad, c’est un mouvement islamo-arabiste dont nombre de cadres et militants appartenaient au Front islamique du salut dissous. C’est dire la différence entre les deux mouvement.

En réalité, les tenants de cette décision entendent créer la confusion dans les esprits des Algériens en mettant les deux mouvements dans la même case. 

Cette énième décision est à mettre sur le compte de l’ensemble de l’arsenal judiciaire et policier déployé par le régime pour mettre un terme aux manifestations pacifiques et populaires qui réclament un changement de régime.

Plus de 120 détenus d’opinion croupissent en prison pour leurs idées dont des journalistes, des professeurs d’universités, des étudiants… 

Auteur
Yacine K.

 




Quitter la version mobile