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La raffinerie d’Augusta redevenue rentable mais pas pour l’Algérie  

Raffinerie Augusta

C’est du moins ce qui ressort de cette offensive médiatique algéro-italienne qui a commencé avec des déclarations surprenantes des uns et des autres pour un but selon toute vraisemblance inavoué pour le moins que l’on puisse dire. 

Ainsi, dans sa déclaration à la chaîne III,  Rachid Zerdani, vice-président Responsable de la Stratégie de la planification et économie Sonatrach (01) insinue que cette raffinerie répond aux objectifs du simple fait qu’elle réalise un chiffre d’affaires qui lui permet de rembourser ses dettes. 

Censé de part ses responsabilités d’élaborer et contrôler  les business models de Sonatrach, a limité les objectifs de cet acquisition uniquement  pour rembourser les dettes alors qu’elle a été acquise pour soulager l’Algérie  de la consommation interne des carburants en croissance annuelle effrénée. Il s’agissait selon les acheteurs de raffiner le brut algérien  sur place à Augusta et ramener des carburants pour la consommation locale afin de diminuer la facture payée en devise forte. 

Après près de 4 ans, Sonatrach semble satisfaite du simple fait que cette « aventure » la soulage de la prise en charge de ses dettes. S’agit-il d’une dérive communicative grave de la part de son propriétaire qui d’une part minimise ses objectifs et porte atteinte au système judiciaire algérien qui a jugé la recevabilité de ce dossier, actuellement en cours d’instruction. Normalement, Sonatrach étant partie prenante sur ce dossier, elle ne devrait pas le commenter, surtout par des faux arguments.

1- Rappel de l’utilité de ces dettes

Après la rumeur qui se confirme de jour en jour sur un transfert d’argent de Sonatrach Petroleum Corporation (SPC), la filiale du mastodonte à Londres pour compléter le prix de son achat, évalué en définitif à plus de 2,2 milliards de dollars, voilà que L’Economiste Maghrébin dans sa livraison du 23 décembre nous apprenait (02) que l’entreprise a été obligée de contracter des prêts faire fonctionner la filiale et, partant continuer à alimenter les frais d’Augusta qui est devenu un vrai gouffre financier.

L’article cite Arab Petroleum Investments Corporation (ARICORP) qui a octroyé un prêt de 250 millions de dollars à Sonatrach Petroleum Investment Corporation  (SPIC). Cette institution financière précise que cette filiale du géant pétrolier algérien utilisera cet emprunt pour financer la maintenance de la raffinerie sicilienne d’Augusta qu’elle vient d’acquérir et de payer au même temps l’achat du brut à Saudi Aramco comme matière première pour la faire fonctionner. ARICORP interprète son action  comme un encouragement de Sonatrach pour « diversifier » sa base industrielle et « assurer un approvisionnement régulier de la raffinerie en pétrole Saoudien brut ».

Il s’agit pour cet organisme financier «d’étendre sa présence géographique.» Or, ceci est à l’opposé des objectifs cités plus haut. Le détail tel qu’il est livré par ce bailleur de fond consiste en un préfinancement  bilatéral de 100 millions de dollars pour l’entretien « immédiat » du complexe Sonatrach dit Raffinerie Italiana en Sicile Italie. Quant à la deuxième partie sous la forme d’une lettre de crédit « syndiquée » de 150 millions de dollars réservée à l’approvisionnement de ce complexe en matière première lorsqu’il sera fonctionnel, peut-être d’ici quelques années.

Le directeur de cet organisme financier n’a pas caché l’objectif de ce financement qui est celui de voir Sonatrach poursuivre sa diversification et surtout son « expansion géographique par d’autres acquisition à l’étranger » de l’autre côté le directeur général de la SPIC confirme selon lui «  la stratégie de Sonatrach de s’installer en recherchant les opportunités dans le « raffinage à l’international » le liant curieusement pour « pallier au déséquilibre dans les réserves pétrolières »  Est-ce réellement ce que vise la stratégie de l’aval pétrolier dont le trésor à mis toutes ses tripes pour réhabiliter les raffineries en Algérie ?

2- Après plusieurs années de silence, les responsables de cette raffinerie enfoncent le clou

Ainsi, nous pouvons lire dans un rapport rédigé par les 4 responsables de cette raffinerie dont trois Algériens et un Italien sous l’intitulé «Présentation du rapport de développement durable de Sonatrach  Italiana » (03) que le chiffre d’affaires de l’année 2019 avant l’événement de la crise pandémique se situe autour de 4,6 milliards d’euros. Elle a payé les impôts et taxes de 1,8 milliard d’euros. Elle a fait travailler plus  de 170 entreprises locales et plus grave procéder  à 60 millions d‘investissements dans la fiabilité, la sécurité, l’environnement durable mais aucun euro pour son acquéreur qui n’a fait que débourser de l’argent pour sa sécurité, son environnement et surtout sa maintenance. Donc cette affaire continue de parler d’elle mais les manipulations des uns et des autres ne serviront certainement à rien,                          

Rabah Reghis

Renvois

(01)-https://youtu.be/PI-tzJh5RUw

(02)-https://www.leconomistemaghrebin.com/2019/12/23/onatrach-petroleum-investment-corporation-obtient-deux-prets-250m/

(03-https://sonatrachitalia.it/wp-content/uploads/2020/12/Bilancio-Sostenibilit%C3%A0-SRI.pdf%20page%209/52     page 9/52

 

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