Lundi 15 février 2021
La Révolution du sourire : de Kherrata à l’Algérie profonde
L’on se rappelle tous de la situation sociale et politique qui a prévalu dans cette Algérie d’avant le 22 février 2019 sans que personne n’était en mesure d’apporter une quelconque lueur d’espoir susceptible de mettre un terme à l’état de déliquescence accentuée ressentie en tant que telle par la majorité du peuple algérien d’alors.
Mais chacun de nous dans son fort intérieur en est convaincu « qu’on a déjà atteint le fond du non-sens » pour ne pas perdre espoir de penser que quelques soient les aléas et les vicissitudes endurés, le peuple parviendrait un jour à mettre le holà.
En effet, l’étincelle d’espoir venait enfin de prendre naissance à Kherrata, un terroir forgeant le tempérament naturel de ses authentiques, celui de ne jamais vouloir courber l’échine, en ce samedi 16 février 2019, ponctuée par une marche pacifique de mécontentement pour dénoncer la dérive vers laquelle est conduit le pays.
Le lendemain dimanche 17 févier à Bordj-Bou-Arréridj, une autre marche tout aussi improvisée que pacifique avait eu lieu, pour se terminer en apothéose trois jour plus tard, un mercredi 20 à Khenchela, un autre terroir de tradition authentiquement rebelle, suivie le vendredi d’après c’est-à-dire le 22 février pour ne plus vouloir s’arrêter.
Et depuis cette fatidique date du 22 février 2019, le peuple algérien s’est autoproclamé indépendant par rapport au régime en place. Il a pris conscience en fait, de l’importance de son histoire pour se rendre compte que le destin du pays se trouve être un enjeux sous l’emprise d’une réelle « main étrangère ».
En dépit de toutes les manœuvres de déstabilisation dont il a été l’objet par les différents coups de boutoir de certains cercles du pouvoir, le Hirak algérien tient bon, non déplaise à tous les détracteurs new-look.
Parvenir ainsi à passer outre les embûches et les obstacles dressés tout au long de son parcours, sans pour autant se considérer affaibli, le mouvement de contestation populaire, qui gagne en maturité ne cesse de constituer la seule alternative possible quant au véritable changement auquel en appelle le régime en place en imposant sa feuille de route.
Son plus grand mérite pour les amnésiques de la néo-nomenklatura a été d’avoir mis un terme à l’hypothétique mascarade du 5e mandat devant réélir fakhamatouhou comme aimaient à se le répéter ses serviteurs zélés.
Mais force est de constater que se sont ces mêmes personnages réducteurs qui ont applaudi la levée de rideau lors de l’intronisation du trois quarts de président, et se sont encore eux qui le font descendre en flammes une fois terrassé.
Le Hirak, contrairement aux supputations des uns et aux procrastinations des autres, n’est pas prêt de s’arrêter tant que les fondements sur lesquels sont édifiés quelques-uns de ses principes à savoir un « État civil et non militaire » et « les généraux à la caserne » ne seront pas prêts d’être véritablement traduits sur le terrain.
Vouloir ainsi réduire l’importance des revendications du peuple algérien qui aspire à un lendemain meilleur aux humeurs de tous ceux qui continuent à tirer profit d’une situation en leur avantage en dit long sur le manque de sérénité dont font preuve ces défenseurs du statu quo.
Continuer inlassablement à s’accrocher à l’idée qu’il n’ y a de légitimité que celle qui a présidé à leur autoproclamation à prendrre les destinées d’un État au détriment de la volonté de tout un peuple me semble-t-il relève d’un machiavélisme inconsidéré.
Ainsi donc l’on nous apprend que le régime post-Bouteflika tire sa légitimité de ce qu’ils appellent « l’Algérie Nouvelle ». Mais comment arrive-t-on à nous faire admettre qu’il est possible au stade où la confiance est totalement rompue de concilier le vieux d’avec le neuf ?
En effet, ce raisonnement par l’absurde se caractérise indubitablement par un manque de clairvoyance dans les propos de ceux qui continuent encore à nous faire croire aux chimères, pour avoir trop longtemps abusé de la naïveté et de l’indulgence du peuple algérien, lequel quoiqu’on dise, sait reconnaitre le bon grain de l’ivraie.