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La section FFS France-Nord appelle à la démission de l’instance présidentielle

TRIBUNE

La section FFS France-Nord appelle à la démission de l’instance présidentielle

Nous, militant.e.s de la section FFS France-Nord, déclarons ce qui suit :

1 – Au plan politique : les  Algérien.ne.s ne se projettent pas dans l’agenda électoral du pouvoir et rejettent la feuille de route élaborée par ses officines. Ils l’expriment ostensiblement depuis février 2019 lors de chacune des gigantesques manifestations hebdomadaires.

Le FFS se doit de poursuivre son rôle aux côtés de la population pour l’accompagner dans sa lutte face au Système autoritaire et porter ses revendications légitimes. Les militants de la section France-Nord engagent les instances dirigeantes du Parti à rejeter, sans tergiversation ni délai, la prochaine échéance électorale programmée au 12 juin prochain. 

2 – Pour ce qui concerne la vie interne du parti, nous rappelons notre fidélité à la ligne historique du FFS et à ses idéaux qui nous interdisent de participer aux antagonismes claniques ou d’entretenir les luttes d’égos. D’un point de vue factuel, nous observons les événements de ces derniers mois et sommes consternés par le bilan calamiteux de l’actuelle direction du parti, issue du congrès extraordinaire de l’été 2020. 

Celle-ci était normalement missionnée, en vertu des  statuts, d’organiser uniquement le prochain congrès ordinaire. Mais elle a délibérément outrepassé ses prérogatives et s’est arrogé le droit de mener, sur les plans politique et organique, des actions lourdes de conséquences alors qu’elle n’était en possession d’aucun mandat pouvant l’y autoriser, de la part du Conseil national et, à travers lui, de sa base militante.

Cela a conduit au retrait incompréhensible et ô combien regrettable du Pacte pour une Alternative Démocratique (PAD). En échange, on sort des placards une vieille recette pour occuper le terrain médiatique. Et, à destination des militants, on voudrait les leurrer avec un projet fumeux d’une convention nationale dont les objectifs et le contour sont on ne peut plus flous, mais dont on sait que le pilotage est confié à l’ex-conseiller qui claironne partout (et notamment sur les organes officiels du Pouvoir) que le Hirak est mort et pour l’Algérie, il ne pourrait y avoir de sortie de crise sans l’emprise directe des décideurs militaires.

Le summum de l’ignominie a été atteint quand deux membres de cette direction ont rencontré le Chef désigné de l’Etat (sans avoir été mandatés, ni avoir réuni les conditions d’usage indispensables en pareilles circonstances).

La démarche relève d’une très grave faute politique que les militants ne peuvent cautionner. Quelle que soient les fausses raisons invoquées pour justifier l’incompréhensible, cette équipe n’est pas légitimée pour représenter dignement le FFS et sa base militante.

De toute évidence, les militant.e.s comprennent que toutes ces initiatives malheureuses n’ont qu’un seul objectif, celui de vouloir mettre le FFS dans les pas de ceux qui s’agglutinent autour de la mangeoire. Les militant.e.s s’y sont toujours opposés et continueront à l’être.

Sur le plan organique, l’équipe actuellement aux commandes s’est employée à démanteler les structures du Parti afin d’écarter toute velléité de contestation. Ainsi, des Commissions Administratives de Fédérations et de Sections (CAF et CAS) ont été installées en dépit du bon sens, là où rien ne pouvait le justifier. Elles ont été érigées juste pour créer un climat de tension et distraire les militants de leur véritable rôle politique auprès de la population en difficulté.

Nous apprenons que l’Instance Présidentielle du parti vient de convoquer de façon unilatérale un Congrès national ordinaire pour la fin septembre 2021. Nous nous étonnons de cette décision prise sans associer la représentation nationale du parti. Une entorse de procédure qui s’ajoute à l’absence de résolutions qui auraient dû clôturer les deux dernières réunions du conseil national.

C’est une première dans l’histoire du FFS ! Quel crédit pourrait-on alors accorder à cette équipe pour garantir l’honnêteté, l’équité et la transparence dans l’organisation d’un tel évènement ? Aucun.

Comment peut-on concevoir la tenue d’un congrès dans l’état actuel de déconfiture des structures de base du parti ? Appeler à organiser un congrès sans œuvrer réellement et efficacement au rassemblement de tous les militants, c’est juste vouloir se tailler un congrès sur mesure pour préserver une fois encore des intérêts claniques.

Les miitant.e.s ne se laisseront pas berner par cette annonce dont ils devinent qu’elle ne servira ni le FFS ni la cause qu’il défend depuis sa création.

Le constat est affligeant ; cette Direction poursuit des desseins qui l’éloignent irrémédiablement des valeurs cardinales du FFS. C’est pour cela que nous réaffirmons nos distances par rapport à une équipe coupée totalement de sa base et qui n’incarne ni la voie historique du FFS ni les aspirations véritables de ses militants.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à un renouveau salvateur pour le parti, de façon à pouvoir le remettre en ordre de marche dans sa mission originelle de véritable force d’opposition à l’autoritarisme du Système. Ce renouveau passe par un changement rapide et profond dans les pratiques et le fonctionnement des instances du parti, et devra être porté par des militants intègres qui placent l’intérêt général au-dessus de toute considération personnelle.

Le changement attendu par la base militante doit commencer par la démission de la Direction actuelle (Instance Présidentielle –  Secrétariat National) et l’installation d’une nouvelle équipe en charge d’une phase transitoire destinée à préparer, dans l’honnêteté et la transparence la tenue d’un véritable  Congrès National refondateur pour rassembler très largement tous les militant.e.s.

Ce Congrès refondateur devra être animé à la fois par l’esprit de rassemblement le plus large possible et par la volonté de tout mettre en œuvre dans une nouvelle configuration de ses statuts et de ses instances, pour protéger, à l’avenir, le Parti de tout risque de dérive. Il est temps de révoquer définitivement la pratique de l’alternance clanique digne de l’époque moyenâgeuse. Aussi, pour assurer au FFS sa liberté d’action en toute circonstance, le Congrès devra-t-il élaborer les instruments adaptés permettant de sanctuariser l’indépendance du Parti en le mettant à l’abri des pressions extérieures et de toute tentative de prise de contrôle par d’éventuels groupes d’influence. 

 3 – Dans cette optique, il nous parait primordial de remobiliser l’ensemble des militant.e.s et sympathisant.e.s autour du projet de refondation. Nous appelons tous nos camarades installés sur le territoire national ou à l’étranger, à rejoindre leurs structures respectives (Fédérations ou Sections) pour en reprendre l’animation et raviver le travail politique de terrain là où il fait hélas défaut pour les raisons évoquées plus haut. L’objectif visé est de restructurer le tissu militant en renouant les liens distendus.

De même, nous  encourageons également nos camarades ayant, par le passé, pris leurs distances avec les instances du parti (car écœurés qu’ils étaient par certaines pratiques), à nous rejoindre dans cet esprit de reconstruction.

Nous les invitons à réintégrer leurs structures d’origine, avec enthousiasme et la volonté de contribuer à restituer le Parti à ses militants et à lui redonner la place qui lui revient dans le combat que mène le peuple algérien contre ceux qui ont confisqué son Indépendance.

Nous, militant.e.s de la section FFS France-Nord, restons disponibles et à l’écoute de tous nos autres camarades pour échanger nos analyses et débattre de ces questions.

En démultipliant les échanges transversaux, nous souhaitons contribuer à faire la jonction avec l’ensemble des militant.e.s et sympathisant.e.s. mus par cette volonté de changement dans le parti.

Nous sommes convaincus que la base militante est aujourd’hui en mesure de créer une dynamique ayant pour objectif de faire converger les différentes initiatives de terrain et faire enfin émerger les voies et moyens de sortie de crise.

Vive l’Algérie, vive le FFS.

Paris, le 23 mars 2021.

Section FFS France-Nord

 

 




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