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La sortie de Gaïd Salah : l’acte final d’une opération concertée de recyclage

COUP DE GUEULE

La sortie de Gaïd Salah : l’acte final d’une opération concertée de recyclage

Ahmed Gaïd Salah sonne l’heure de la « rédemption » pour le clan.

L’UGTA de Sidi Saïd vient d’annoncer dans un communiqué son soutien à l’initiative de Gaïd Salah, chef d’État-Major de l’armée, ayant trait à l’enclenchement de l’article 102 de la Constitution.

Silencieux depuis le début du mouvement, il emboîte ainsi le pas à l’ancien Premier ministre et secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia qui interpelait, mercredi matin même, à travers un communiqué rendu public, Abdelaziz Bouteflika pour lui demander de démissionner.

Le FLN a annoncé aujourd’hui également dans un communiqué son soutien à la demande de l’ancien vice-ministre de la défense de Bouteflika.  

Ces faits ne sont pas isolés par rapport aux ralliements enregistrés ces derniers jours des dirigeants des partis FLN et RND et d’autres anciens courtisans du régime au mouvement populaire, dans une tentative de se délester de l’héritage Bouteflikien, et tout cela, avec la sortie d’hier de Gaïd Salah.

Il semble que tout a été fait en commun accord. L’objectif est de s’inscrire dans une opération de recyclage pour se positionner dans l’architecture future du pouvoir issu de l’application de l’article 102.

Puisqu’ils sont dans le même navire que Gaïd Salah qui est sur le point de couler, « les malfrats » du système ont orchestré toute une stratégie, soutenue par des supports de communication, certaines chaînes de télévision et d’autres sites qui leur sont affiliés ou qui leur sont redevables. Objectif ? se débarrasser de l’héritage de Bouteflika, jusqu’à le renier, et se laver les mains de toutes les dérives du système dans une tentative de se refaire une virginité et assurer la pérennité du système.  

On a assisté d’abord à un défilé des responsables du FLN et du RND sur les plateaux de télévision pour se dédouaner de la gestion catastrophique du pays sous le règne de Bouteflika. Seddik Chihab, vice-secrétaire général du RND, est allé jusqu’à dire que « des personnes non-identifiées » décident au nom de Bouteflika. Et pourtant, son parti cautionne toutes ces décisions illégales.  Rappelons-le nous également Mouad Bouchareb, coordonnateur du FLN et président de l’Assemblée Nationale, qui nous « confiait » à partir de son perchoir que son parti n’a pas gouverné. Et enfin la longue interview « exclusive » accordé par l’un des pièces maîtresses du clan, Amar Saadani, ancien secrétaire général du FLN, à un journal électronique algérien, pour désigner des forces occultes, qu’il qualifie de « l’État profond », qui seraient derrière la tentative de salir le président Bouteflika.  

On était tous étonné comment osent-ils encore se montrer et venir déverser comme à l’accoutumée leurs mensonges en public.

La sortie de Gaïd Salah est intervenue pour abattre toutes les cartes d’une opération concertée pour remettre en selle les hommes du système tout en sacrifiant Bouteflika. Et l’article 102 de la Constitution est une aubaine, son application servira ainsi à finaliser le plan mis en route pour maintenir le système en place.

Mais ils ont compté sans le peuple, qui a vite réagi à l’annonce de la perfide doléance de Gaïd Salah auprès du Conseil Constitutionnel, pour rappeler son exigence de départ du système et de ses hommes. Gaïd Salah fait partie. Il n’est un secret pour personne, et nous l’avons dit depuis des mois, que le chef d’État-Major loue une fidélité sans commune mesure à la fratrie des Bouteflika.

Ce n’est pas aussi facile de se délester d’une responsabilité de 20 ans dans le système faite de caution, de complicités de toutes les dérives, d’oppression, de mépris et surtout du mal ressenti par les Algériens.   Ce jeu du régime ne fait qu’accentuer la détermination du peuple et au fil des jours, l’exigence du départ de tout ce qu’il symbolise le système est devenue irrémédiable.

Et des manifestations énormes sont d’ores et déjà annoncées pour le vendredi prochain pour le rappeler encore une fois à la face de Gaïd Salah. C’est désormais le peuple qui tient l’initiative et qui dicte le niveau des exigences.

Une seule voie de solution qui reste donc aux hommes du système est celle d’un départ négocié et moins coûteux au pays. Et de leur offrir l’extinction des poursuites judiciaires en échange d’épargner au pays d’autres malheurs.  Mais dans l’immédiat, il ne leur est demandé qu’une chose: qu’ils se taisent !

Auteur
Youcef  Rezzoug

 




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