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La Syrie sera absente au sommet arabe d’Alger

Ligue arabe

Non seulement la Syrie du dictateur Bachar Al Assad ne reviendra pas cette année à la table de la Ligue arabe, mais elle ne souhaite même pas que son cas soit évoqué lors du sommet prévu à Alger cet automne.

Abdelmadjid Tebboune et son ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra voulaient faire de ce sommet celui des retrouvailles. La date symbolique du 1er novembre choisie par Tebboune voulait donner un tonalité historique à l’événement. Seulement, vu les dernières informations qui circulent tout porte à croire que ce sommet risque de capoter.

D’abord la présence syrienne voulue par Alger est remise en cause. Ramtane Lamamra a essuyé un refus de tout débat sur un éventuel retour de la Syrie, dimanche, au téléphone de la part de son homologue syrien Faisal Mekdad. Pourquoi cette décision ?  Qui en est à l’origine ?  La Syrie comme l’affirme le communiqué des Affaires étrangères algériennes ? Ou ce sont les monarchies du Golfe qui ont émis leur veto ?

Le chef de la diplomatie syrienne a indiqué que son pays préfère que la question de la reprise de son siège au sein de la Ligue des Etats arabes lors du Sommet d’Alger ne soit pas soulevée.

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères argue que la partie syrienne veut par sa position « contribuer à la consolidation de l’unité des rangs arabes face aux défis imposés par les développements actuels au double plan régional et international ». Un argument qu’on a peine à croire quand on sait que la Syrie du boucher de Damas est en rupture avec les monarchies du Golfe, qui demeurent très influente dans ce syndicat de chef d’Etat et de rois.

L’autre question cruciale et néanmoins importante est la présence du Maroc à ce sommet. L’Algérie de Tebboune est en guerre froide avec le Maroc de Mohammed VI. Les relations sont au plus mauvais depuis un an. Comment parler d’un sommet de consensus si le Maroc est absent ? Est-ce que les monarchies du Golfe accepteront de venir à Alger en l’absence du Maroc ? Difficile à croire.

L’autre élément est la position de l’Algérie vis-à-vis de l’Iran. Souveraine dans sa diplomatie, l’Algérie entretient d’excellentes relations avec l’Iran, ce qui n’est pas le cas des monarchies du Golfe dont la méfiance et l’animosité envers Téhéran sont de notoriété publique. Alors, les pays du Golfe feront-ils l’impasse sur ce paramètre ? Qu’en sera-t-il de l’Egypte toujours jalouse de sa position de meneuse des affaires arabes ?

Beaucoup d’inconnues et de différends pour un sommet qui se veut pourtant consensuel.

Sofiane Ayache

 

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