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La tentation erronée de certains Ukrainiens

;Cosaques
La guerre en Ukraine fait rage. Cela devait arriver, je l’attendais, voila que je l’ai entendu hier soir.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, ma solidarité n’a jamais été mise en défaut. Mais une crainte me titillais, quand allais-je entendre la rengaine qu’il ne faut pas nous sortir ?

Elle est arrivée hier soir, à la TV, par une jeune dame d’origine ukrainienne, une universitaire.

Devant l’éloge habituel des intervenants envers la résistance ukrainienne, elle a affirmé « Il ne faut pas oublier que ce pays est l’héritage des valeureux guerriers cosaques ».

Et patatra, en cette seule phrase, c’est l’écroulement. Elle nous rappelle combien elle est la preuve que tous les peuples ont la tentation nationaliste. Pourquoi le reprocher alors à Poutine ?

Ce dangereux nationalisme qui a poussé Poutine à la barbarie la plus immonde contre l’Ukraine.

Lorsqu’un peuple convoque le passé pour justifier de son honneur et de sa bravoure, c’est qu’il ne peut s’appuyer sur le présent.

Les cosaques, des soldats aussi brutaux et barbares que l’armée de Poutine.

N’avait-elle pas devant elle, un peuple valeureux dans son héroïque combat et souffrance pour aller rechercher ailleurs ? A-t-on besoin d’une racine séculaire pour justifier un juste combat ?

Le nationalisme et l’idéalisation fantasmée (pléonasme de renforcement) du passé, c’est le poison des peuples.

C’est l’une des origines sanglantes du malheur de l’humanité.

Madame, si je soutiens l’Ukraine, c’est par l’outrage fait aux vivants, pas pour la gloire d’une racine lointaine. Et surtout, peu appropriée.

Nos racines, c’est notre éducation, notre comportement et notre apport au monde. Les justifier par une descendance du sang, c’est renier le vivant, le présent, seuls responsables de ce qui se passe.

Et si on convoque le passé, faisons-le au moins pour des hommes qui ont apporté progrès, science et humanisme.

Ma grand-mère disait cette expression bien connue « C’est à toi que je parle mais mes mots sont à destination de notre voisin qui écoute ».

Je crois que le lecteur a entendu l’allusion de ma grand-mère, et compris qui était ce voisin.

Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant

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