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La terreur,… la boucherie continuent à Gaza

Gaza

Après des semaines de combat contre le Hamas dans le nord de Gaza, l’armée israélienne intensifie ce mardi 5 décembre son déploiement dans le sud du territoire, faisant craindre un « scénario encore plus infernal » pour les civils, selon les Nations unies. Khan Younes, ville où ont été déplacés un grand nombre de Palestiniens du nord, est désormais la cible de l’armée israélienne. Les ONG humanitaires ne cachent plus leur désespoir face à la situation dans l’enclave palestinienne. 

L’armée israélienne a intensifié mardi ses opérations contre des combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud de la bande de Gaza où des témoins ont fait état de violents combats, faisant craindre un « scénario encore plus infernal » pour les civils, selon l’ONU. Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord du territoire palestinien assiégé, l’armée israélienne a étendu ses opérations au sol à l’ensemble de la bande de Gaza, près de deux mois après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël.

Depuis la reprise des combats le 1er décembre après sept jours de trêve, l’armée pilonne intensément le sud du territoire, faisant de très nombreux morts et blessés parmi les habitants de cette région et les civils venus s’y réfugier, pris au piège dans un périmètre de plus en plus restreint.

Dans la nuit de lundi à mardi, des témoins ont fait état à l’AFP de violents combats près de Khan Younès, nouvel épicentre des tensions, et de raids aériens vers Rafah, à la pointe sud du territoire. L’agence palestinienne Wafa a par ailleurs fait état de « plusieurs » morts dans une frappe à Gaza-ville, plus au nord.

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Et tôt mardi, la branche armée du Hamas a annoncé avoir tiré une salve de roquettes vers Beersheva, grande ville du désert du Néguev.

Des organisations internationales s’alarment des risques pour les civils à Gaza, où « tous les services de télécommunications » sont à l’arrêt, en raison « d’une coupure des principaux réseaux de fibre du côté israélien », selon le groupe de télécoms palestiniens Paltel.

« Un scénario encore plus infernal est sur le point de se réaliser, auquel les opérations humanitaires ne pourront peut-être pas répondre », a déclaré la Coordinatrice humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens, la Canadienne Lynn Hastings.

« Intolérables »

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, arrivée lundi dans la bande de Gaza, a dénoncé elle les souffrances « intolérables » de la population.

« Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les enfants qui ont des blessures atroces et qui ont également perdu leurs parents et n’ont personne pour s’occuper d’eux », a-t-elle ajouté, soulignant que des civils « n’ont nulle part où aller ».

D’après l’ONU, 1,8 million de personnes, soit les trois quarts environ de la population totale de Gaza, ont déjà été déplacées par la guerre.

« Nous avons vu ce qui s’est passé dans le nord de Gaza. Cela ne peut pas servir de modèle pour le sud », a renchéri depuis Le Caire, Ahmed Al-Mandhari, directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Vider les entrepôts ?

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Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué lundi avoir reçu une notice de l’armée israélienne, enjoignant l’organisation de « retirer » ses fournitures de son entrepôt médical dans le sud de la bande de Gaza dans les 24 heures, « car les opérations au sol le rendront inutilisable ».

Mais l’organe de la Défense israélienne supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat) a nié avoir demandé à l’OMS d’évacuer son entrepôt dans le sud de Gaza.

L’armée israélienne a toutefois demandé aux organisations humanitaires internationales leur « soutien » pour « aider à la mise en place des infrastructures » à Al-Mawasi, zone côtière du sud de la bande de Gaza entre Khan Younès et Rafah, où Israël demande aux civils de se replier.

Lundi, les militaires ont dit agir « avec force » à Khan Younès, où ils ont largué des tracts sur certains quartiers avertissant qu' »une terrible attaque est imminente » et ordonnant aux habitants d’en partir.

Des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans le sud du territoire palestinien à proximité de Khan Younès, où s’entassent une partie des civils, ont indiqué des témoins à l’AFP.

Amine Abou Hola, 59 ans, a raconté que ces véhicules étaient entrés « sur une profondeur de deux kilomètres », dans le village d’al-Qarara, au nord de Khan Younès.

Dans un quartier dévasté de Rafah, ville frontalière de l’Egypte où les militaires israéliens ont dit chercher à détruire des tunnels souterrains du Hamas, des survivants fouillaient lundi les décombres.

« Nous étions à la maison, nous avons entendu un énorme bruit et des choses ont commencé à nous tomber dessus, c’était comme un tremblement de terre. Nous n’avions jamais vu cela auparavant, la terre a tremblé et le son était si fort », a témoigné un rescapé, Abou Jahar al-Hajj.

Deux civils, un Hamas

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé lundi que 15.899 personnes, à 70% des femmes ainsi que des enfants et adolescents, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza le 7 octobre.

Environ deux civils ont été tués pour chaque combattant du Hamas mort dans la bande de Gaza, ont affirmé lundi de hauts responsables militaires israéliens, sous couvert d’anonymat.

Avec AFP/RFI

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