Annoncée officieusement par des médias français, proches de l’Elysée, pour les 2 et 3 mai, la visite de Tebboune en France est renvoyée aux calendes grecques, selon les mêmes médias.
Aucun communiqué officiel n’est venu annoncé la visite d’Etat de Tebboune en France début mai et aucun autre n’a infirmé son report. Les médias français parlent d’un manque de préparation des dossiers, sans qu’aucune des deux parties n’ait donné de véritable justification à ce report. Pourtant, les aller-retours des huiles des deux pays se sont multipliés ces dernières semaines.
Dimanche, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, s’est entretenu dimanche à Alger avec son homologue française, Anne-Marie Descôtes, venue avec une délégation pour travailler sur les détails de cette visite. Que s’est-il passé entretemps pour annoncer ce report ? Jeune Afrique parle d’un échange téléphonique entre Ahmed Attaf et Catherine Colonna lundi 17 avril qui a donné lieu au report.
La piste de la crise politique en France n’est pas à négliger. On voit mal Emmanuel Macron inviter Tebboune à donner un discours devant les deux assemblées quand on sait qu’il a une majorité toute relative et que le dossier Algérie est abrasif. Que cela soit pour l’extrême droite ou la gauche pour des raisons évidemment différentes. Si la gauche, dans sa globalité a dénonce la répression des activistes et le climat de chasse aux opposants, pour l’extrême-droite, toujours nostalgique de « l’Algérie française », elle a un problème avec l’histoire de la colonisation qu’elle instrumentalise à souhait. Il est peu probable que les 80 député du RN ne fasse pas d’esclandre devant un Tebboune qui tient un discours officiel devant le parlement.
Tout cela, dans une France traversée par une crise politique inédite. Déjà une journée de colère est prévue le 20 avril prochain. L’intersyndicale prépare activement un autre date, celle du 1er mai, pour redire son refus de la loi de réforme de la retraite et la poursuite de la mobilisation. Si la situation politique ne s’apaise pas, Tebboune sera obligé d’attendre le 14 juillet pour défiler aux Champs Elysées avec Macron.
Sofiane Ayache