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Lâaldja, un vibrant hommage à une mère lumineuse

L’écrivain poète journaliste Youcef Zirem nous revient, après « Chaque jour est un morceau d’éternité » chez Douro, « Eveiller les consciences » chez Fauves, en publiant « Lâaldja, notre mère » chez Fauves éditions et nous surprend une nouvelle fois avec bonheur en nous ouvrant les portes de son cœur.

Ce livre est l’un des plus bels hommages, l’un des plus grands messages d’amour de la littérature d’un écrivain à sa mère.

Nombreux sont les écrivains, poètes, qui ont rendu hommage à leur mère, Alexandre Dumas fils, écrit : » Si jeune que l’on soit, le jour où l’on perd sa mère, on devient vieux tout à coup »

Albert Cohen dans « Le livre de ma mère » dédie une des odes les plus merveilleuses, des plus déchirantes à sa mère, « Soyez doux chaque jour avec votre mère. Aimez-la mieux que je n’ai su l’aimer…aucun fils ne sait vraiment que sa mère va mourir ».

Christian Bobin dit dans son livre, La Part manquante, « Les mères se laissent quitter par leurs enfants et l’absence vient, qui les dévore. On dirait une loi, une fatalité… »

C’est la plume tremblante que je tente d’écrire quelques lignes sur ce livre écorché, poignant, chargé d’émotions « Lâaldja, notre mère » de Youcef Zirem, tant cette femme lumineuse ressemble à ma mère disparue.

En 2018 j’étais de passage en Kabylie et je suis allé rendre visite à la famille de Youcef Zirem, accompagné de ses frères Mohand-Chérif, Zakkaria et mon frère si Mokrane, je n’oublierais jamais la générosité de ce regard, la lumière qui jaillissait du visage de cette femme, généreuse, Na Lâaldja, la maman, nous apportant le café et des gâteaux. J’ai passé une belle après-midi mémorable à échanger avec Hadj Ali Zirem le papa, sur l’histoire et la culture, dans cette maison sereine, bénie.

Dès la première page nous sommes saisis pas cette phrase qui donne le ton au livre « À la mémoire de ma mère Lâaldja, partie rejoindre la lumière éternelle, le 21 septembre 2022, à 16h10. À la mémoire de yemma, celle qui m’a tout appris, qui m’a guidé sur les chemins de l’humanisme, pour la remercier encore une fois et pour toujours. », puis c’est une citation de Romain Gary qui ouvre le récit. « Il n’est pas bon d’être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ça vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c’est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte là-dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger du pain froid jusqu’à la fin de ses jours. »

Youcef Zirem perd une maman qu’il n’a pas vue depuis 17 ans, les mots s’effacent lorsqu’il faut décrire ce qui ne peut être décrit, la détresse est incommensurable, devant l’inéluctable, la destinée qui s’abat comme un couperet sur celle qu’on ne reverra jamais.

L’exil est parfois cette prison qui n’a pas de nom, elle vous sépare de tout, elle vous broie, elle vous brûle à petit feu, le sort semble alors jouer resserrant les nœuds, le souffle peine et se raréfie.

Un récit limpide comme sait le faire Youcef Zirem, et nous sommes emportés par l’onde qu’aucun récif ne saurait arrêter, l’auteur essaie de relativiser, bref est notre passage sur terre, s’interroge, mais de tout temps l’homme cherche en vains des réponses sur le mystère de son existence, il faut accepter ce qu’on ne peut changer.

Nous avançons à côté de Youcef Zirem, partageant sa souffrance, ses larmes, son chagrin, une part en lui manque aujourd’hui indéniablement, même si elle a toujours manquée durant ces longues années d’un exil forcé, car Youcef Zirem est profondément humain, il aspire à liberté, à la démocratie pour les siens, à l’égalité, à une justice sociale pour tous, pour un pays qui mérite mieux, sans ces conditions, le retour semble improbable.

Comment supporter la douleur de la séparation, l’absence, de cette maman tant aimée, par ces enfants, sa famille, son village et au-delà ?

L’Akfadou tremble devant cette vie si généreuse qui s’éteint, mais il sait que le souvenir demeure comme une lumière éclairant la mémoire. L’humanisme transmis par cette maman hors du commun qui a vécu dans l’humilité, la compassion, le don de soi, donner sans rien attendre en retour continue de rayonner à travers ses enfants, sa famille, ses proches, pour que nul n’oubli Na Lâaldja, cette femme au regard d’un ange, au grand cœur, souriant à chaque jour naissant quel que soit le temps, soulageant les âmes.

À travers cet émouvant récit, on se rend compte que malgré les douleurs et les larmes, la beauté l’emporte, l’espoir, la lumière nous remplissent le cœur, on en sort que plus fort, plus humain.

Na Lâaldja fait partie de ces âmes « qui sans tambour battant inventent des bonheurs » Que sa belle âme repose en paix.

Brahim Saci

« Lâaldja, notre mère » de Youcef Zirem aux éditions Fauves.

 

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