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L’abus de pouvoir et ses conséquences

LETTRE DE MEDEA

L’abus de pouvoir et ses conséquences

« La seule chose nécessaire au triomphe du mal est que les hommes de bien ne fassent rien…” L’rlandais Edmund Burke. 1729-1797.

Gardez-vous de rester un citoyen lambda dans ce pays qui est le nôtre, engagez-vous dans les rangs de la police, vous vivrez mieux, muni de votre badge et de votre pistolet, vous n’aurez pas à faire face aux aléas qui font la vie dure. Vous êtes le représentant de la loi, et votre uniforme imposera la peur et le respect.

Ainsi donc, vous pourrez griller une quelconque chaîne et faire l’impasse de la queue pour vos achats à l’Onalait, les supermarchés, à l’hôpital et l’on passe, pour la bonne raison que vous êtes en service et vous n’avez pas le temps, et que les autres clients ne le sont pas.

Vous pourrez toujours garer votre voiture sur les passages protégés et inviter les handicapés, les vieux et les vieilles, et surtout les petits écoliers  d’aller voir ailleurs ou s’inscrire dans une école de gymnastique pour pouvoir demain se frayer un passage en toute agilité.

Particularité bien algérienne, votre anonymat est assuré, vous ne portez pas de numéro de badge, un numéro d’identification quelconque sur la tenue et encore moins votre nom et prénom, libre à vous d’interpréter la loi à votre convenance et selon l’humeur psychopathe du moment, tabasser sans pitié jusqu’à évanouissement un jeune supporter du Mouloudia, sans risque aucun d’être poursuivi, demain, en justice pour bavure.

Vous pouvez même étaler votre puissance en agressant un gardien du complexe OPOW de Médéa dans l’exercice de ses fonctions.

L’utilisation abusive des gyrophares et de la sirène  étant permise, pour griller un feu rouge ou une ligne continue pour pouvoir vous arrêter sur un passage protégé, descendre de votre VR et aller vous acheter des cigarettes en toute sérénité.

Vous êtes de faction à un carrefour flanqué de votre véhicule personnel, vous êtes le chef d’orchestre de la circulation, gardez-le près de vous et assurez-vous qu’il soit bien parqué dans la courbure du rond-point, histoire de narguer les envieux de votre puissance.

Pour faire bref, vous êtes le bouclier de la loi, vous êtes au dessus de la loi, puisque vous êtes un super citoyen Algérien. Trêve de palabres satiriques,Les bavures et l’abus de pouvoir sont sévèrement réprimés par la Loi et par la réglementation interne des services de sécurité.                                                                                                             

Dès lors, nous ne hasardons, surtout pas, à pointer un doigt accusateur à tout un corps de police, tous grades confondus dont l’humilité, les sacrifices, les valeurs humaines, l’éthique et le professionnalisme ne sont plus à démontrer. Dieu merci, ces policiers rebelles et ripoux ne sont pas légion, ternissant l’image d’une institution sécuritaire aussi honorable, ayant payé un lourd tribut en martyrs pour sauver les biens et les personnes durant la décennie noire.

Les néfastes comportements des brebis galeuses n’honorent en rien leurs commandement, leurs commissariats ou leurs brigades, leurs expulsions des rangs de la police est une nécessité de service pour promouvoir la paix sociale, car il va sans dire que toute pression engendre une explosion.

Le constat de l’abus de pouvoir se fait criard dans notre pays, jamais dénoncé par peur et appréhension de représailles. Le citoyen, ignorant de ses droits et de ses devoirs subit sans broncher l’incurie d’individus supposés le protéger, alors qu’il lui suffit de porter plainte ou de prendre attache avec le chef de Sûreté de wilaya, voire même alerter les inspections régionales de la police, dont il serait fort utile de placarder leurs adresses respectives.

La politique de travail de  proximité de la police avec le citoyen n’en sera que plus renforcée et améliorée, et par conséquent, redorera le blason de notre police nationale pour faire triompher le droit, et le droit de ceux qui sont dans le droit dans un pays droit.

Voeu pieu, sera-t-il exaucé ? Allez savoir…
 

Auteur
Brahim Ferhat

 




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