L’affaire de l’assassinat, le 18 avril dernier, dans des conditions spectaculaires et rocambolesques d’un riche homme d’affaires dans la région de Tazoult, wilaya de Batna a connu son épilogue.
Le procureur de la République près le tribunal de Batna est revenu sur les péripéties du crime perpétré le 18 avril dernier coïncidant avec le 27e jour du ramadan aux environs de 23h30, contre l’homme d’affaires, Abderzak Benyahia, qui s’apprêtait à rentrer chez lui.
La scène du crime a été suivie presqu’en direct sur les réseaux sociaux qui ont relayé les images vidéo de la caméra de surveillance du domicile de la victime qui a été tuée à bout portant par un individu qui portait des habits de femme (djelbab).
Le crime s’est déroulé devant le domicile du défunt qui s’apprêtait à regagner son domicile. Son meurtre est survenu au moment où il effectuait une manœuvre arrière pour rentrer sa voiture dans le garage.
C’est alors qu’un individu sortant de son véhicule se saisit d’un fusil à pompe et assène froidement plusieurs coups à la victime blessant sa femme qui était assise à l’avant du véhicule.
L’accusé principal dans cette affaire a été incarcéré, des mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de deux accusés dans cette affaire, alors que trois autres accusés ont été placés sous contrôle judiciaire, avait indiqué, jeudi, le procureur de la République près le tribunal de Batna.
Le 2 mai courant, le dossier a été transféré au juge d’instruction et l’accusé principal ainsi que son accompagnateur ont été inculpés des crimes de « constitution d’une association de malfaiteurs pour préparer un crime », « meurtre avec préméditation » et « tentative de meurtre avec préméditation ».
Des détails de l’affaire dévoiles par la DGSN
Dans un reportage vidéo rendu public, vendredi, la DGSN a dévoilé de nouveaux éléments liés à l’affaire du meurtre de Tazoult (Batna) qui a choqué et tenu en haleine l’opinion nationale.
Les images montrées par la police sont celles filmées par la caméra de surveillance du domicile de la victime.
Ignorant sans doute que ses agissements sont fixes par la caméra, l’assaillant qui a visiblement scénarisé au préalable son forfait agissait de sang-froid.
Le meurtrier qui s’est dissimulé sous un djilbab est descendu de son véhicule qui, probablement, suivait en cachette, la victime et sa femme. Arrive devant la porte de son garage, ce dernier sera surpris par son assaillant qui a brandi un fusil à pompe pour tirer trois coups de feu à bout portant sur la victime avant de prendre la fuite.
L’enquête ouverte par le service de Police judiciaire relevant de la Sûreté de la wilaya de Batna a permis d’élucider le crime dont l’auteur, D.K., âgé de 47 ans, et ses acolytes, dont une femme a tenté d’effacer toute preuve matérielle du crime.
Il venait de rentrer d’un déplacement effectué clandestinement en Tunisie après avoir quitté le territoire national tout aussi clandestinement pour écarter tout soupçon.
Suite à leurs investigations, les policiers ont découvert l’arme du crime qui était dissimulée dans une boîte métallique bien fermée et enterrée dans un lieu de pâturage.
Les analyses balistiques ont confirmé que le fusil à pompe de fabrication étrangère retrouvé dans la boîte était celui utilisé dans le crime.
Un pistolet, des munitions de guerre et une quantité de drogue avaient également été découverts par les policiers.
Ces derniers ont pu mettre la main sur le véhicule utilisé dans le crime et les autres véhicules utilisés par l’auteur pour se déplacer pour brouillant les pistes, ainsi que les vêtements féminins qu’il portait au moment de l’homicide.
L’enquête a révélé que l’auteur a utilisé une fausse plaque d’immatriculation sur le véhicule qu’il conduisait pour la commission de son forfait. Elle a révélé également que l’auteur du crime avait quitté, il y a quelques mois, le territoire national à destination de la Tunisie, avant de revenir en Algérie de manière clandestine, sans passer par les points de contrôle frontaliers, pour écarter les soupçons.
On ignore, pour le moment, les motivations du crime, qui seront dévoilées lors du procès.
Samia Naït Iqbal