Mercredi 21 novembre 2018
L’AIE prédit un avenir prospère de l’énergie fossile d’ici 2040 mais…
Dans son rapport annuel publié la semaine dernière, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) livre un avenir prometteur pour le pétrole et le gaz mais pas seulement en Occident. En termes simples, d’ici à 2040, les pays actuellement consommateurs verront leur approvisionnement en hydrocarbures diminuer progressivement mais resteront relativement en augmentation en Chine, Inde et en Moyen-Orient.
Avant ça, la demande devrait augmenter de 12 % pour atteindre 106,3 millions de barils par jour dans 22 ans. Légèrement supérieures aux prévisions précédentes. L’Agence a notamment pris en compte cette année l’assouplissement des normes d’émission de carbone pour les constructeurs automobiles américains annoncée par Donald Trump. Plus optimiste voire même rassurant, le rapport annonce l’inéluctabilité de la croissance de la demande qui changera de direction.
Jusqu’en 2025, la demande mondiale de pétrole va s’accroître au rythme d’un million de barils par jour supplémentaires par an. Ce n’est qu’ensuite que la cadence devrait ralentir, à seulement 250.000 barils par jour.
Mais derrière cette croissance générale se cachent des inégalités d’évolution. En réalité, dans les pays développés, la consommation sera à la baisse, d’environ 400.000 barils par jour chaque année jusqu’en 2040. Et ce, grâce aux efforts d’économies d’énergie. Pour l’agence «l’époque où le podium des plus gros consommateurs de pétrole était occupé par l’Amérique du Nord, l’Union européenne et la Chine est donc révolue ».
Dans l’Union européenne, la baisse est drastique. D’ici 22 ans, la consommation aura reculé de 42,3 % pour atteindre 6,4 millions de barils par jour.
Mis à la diète également, avec un recul de la demande de 16 %, les Etats-Unis garderont toutefois une place sur le podium mais seront rétrogradés au second rang, derrière la Chine, dès 2035. La bonne nouvelle, est que ces déclins en Occident seront largement compensés par des progressions exponentielles de la consommation en Chine, en Inde et au Moyen-Orient. L’Empire du milieu aura ainsi atteint un rythme de consommation de 15,8 millions de barils par jour, soit 28,5 % de plus qu’actuellement.
Le Moyen-Orient, avec une hausse de 43 % de la demande, devrait s’octroyer la troisième place du podium. Juste devant l’Inde, dont la consommation sera a priori équivalente à celle de l’Union européenne et de la Russie réunies.
Enfin, avec environ 6 millions de barils par jour consommés en 2040, l’Afrique va connaître, elle aussi, une forte croissance de la demande pétrolière. Notamment à cause de l’intensification du trafic routier.
Le nombre de voitures en circulation devrait ainsi plus que doubler sur le continent entre 2017 et 2040.
Encore une bonne nouvelle, l’offre sera en deçà de la demande estimée à 103,4 millions de barils par jours pour une demande de dépassant les 106 millions de barils par jour.